Algérie

L'énergie d'aujourd'hui, les défis de demain



L'énergie d'aujourd'hui, les défis de demain
fallait-il d'ores et déjà imposer aux usagers algériens une économie de l'énergie dans un contexte où le citoyen algérien n'avait que très peu d'instruments à utiliser ' Il est vrai que les seules choses branchées la nuit dans tous les foyers algériens à l'époque, c'était un réfrigérateur et un poste de télévision, deux objets qui ne sont pas incriminés, au jour d'aujourd'hui, dans la montée en flèche de la courbe de consommation énergétique des Algériens. Il n'en est pas moins vrai qu'une politique de promotion de la culture de l'économie de l'énergie et une sensibilisation des générations à venir aux énergies renouvelables n'auraient pas été de trop, y compris dans les années 70 et 80. L'explosion spectaculaire de la consommation électrique, survenue avec la libéralisation économique et l'accès des ménages algériens à de multiples moyens de consommation, n'ont pas laissé le moindre répit au producteur national d'électricité, imprimant un rythme très difficile à surmonter à la politique de développement des moyens de production, et impliquant un niveau de consommation irrationnel auquel manque une véritable politique de sensibilisation à l'économie de l'énergie. En amont aussi, un déficit certain de la part des pouvoirs publics en matière de règlementation des importations, qui empêche le déferlement sur le marché national d'appareils électriques énergivores qui n'obéissent pas aux nouvelles normes internationalement reconnues en matière de consommation raisonnée de l'énergie.
L'énergie, source de toutes les ressources
La particularité de l'Algérie, à l'instar des autres pays producteurs d'énergies fossiles, c'est qu'elle n'est pas seulement un pays qui connaît un besoin actuel extraordinaire de développement et donc, aussi,, de consommation d'énergie, mais c'est aussi un pays qui s'appuie sur la rente en hydrocarbures comme source unique de richesse pour financer ses efforts de développement. Cette double articulation des enjeux de développement et de l'énergie mettent notre pays dans la posture, par excellence, du pays qui doit mener la réflexion dans ce domaine, afin de préserver cette relation très dynamique avec le monde énergétique. D'ores et déjà, le pays finance, avec un volontarisme inédit, l'effort de développement infrastructurel, social et économique, grâce à l'argent des hydrocarbures, avec pour finalité la création d'une économie forte et diversifiée qui puisse se substituer au pétrole comme source de devises. L'idée, qui a fait son chemin, ces dernières années, malgré toutes les résistances et les scepticismes, c'est celle consistant à croire dans l'avenir énergétique de l'Algérie en dehors des hydrocarbures. Désormais, il n'est plus seulement question d'introduire, timidement, une part de production de renouvelables dans le bouquet énergétique national, mais il est, également, et surtout question de structurer une base de production de renouvelable en Algérie qui fasse de notre pays, à l'avenir, un exportateur d'électricité d'origine solaire et éolienne. La rente d'aujourd'hui pour créer la rente de demain et l'énergie d'aujourd'hui pour financer l'énergie de demain.
Le pari très difficile de l'économie
En Algérie, plus qu'ailleurs, c'est une véritable gageure que d'amener les ménages à la retenue en matière d'économie et d'utilisation rationnelle. Non seulement le pays n'a que vingt années d'ouverture libérale à l'économie de marché et ses moyens de consommation, mais le prix du kilowatt/heure ne pousse pas à être regardant en matière de consommation électrique. La preuve en est l'utilisation généralisée des appareils de climatisation qui sont, dans la majorité des pays du monde, des signes d'aisance financière. Si l'on ajoute à cela une réalité du marché de l'électroménager qui n'obéit à aucune norme d'économie énergétique, à défaut d'une politique publique en matière d'importation qui bannisse les appareils énergivores de nos marchés, la boucle est bouclée ou presque. Il ne faut pas perdre de vue que l'organisme en charge de promouvoir l'économie de l'énergie et son utilisation rationnelle, né en 1985, ne dispose d'aucun budget qui lui permette de définir un plan d'action annuel. Ce qui est vrai du budget l'est aussi de l'absence d'un statut qui définisse le projet d'intérêt général qui oblige à des gratuités en matière de diffusion, notamment radiophoniques et télévisuelles.
L'énergie, demain
Ce que sera demain du point de vue énergétique, nous en mesurons, à peu près, les contours et savons la place qui sera la nôtre dans cet avenir si nous ne nous y préparons pas. En revanche, nous savons parfaitement les potentialités de notre pays en matière d'énergie renouvelable et l'opportunité historique dont nous disposons de nous ancrer dans cet avenir grâce aux moyens financiers que nous offre l'énergie d'aujourd'hui. Culturellement, il reste à asseoir les bases d'une économie de l'énergie pour amener les Algériens à respecter ce qui coûte le plus cher de nos jours dans le monde et pour les sensibiliser au développement des énergies renouvelables. Ce dernier aspect est capital, car les renouvelables seront le résultat de la contribution dynamique de chacun. Il n'y aura plus de consommateur d'électricité, mais désormais plus que des producteurs de renouvelable. Imaginer le monde sans les hydrocarbures, c'est imaginer tout cela et s'y préparer en conséquence.


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