Algérie

L'EN et sa galerie


L'EN et sa galerie
Il fallait voir la mine grave et le propos solennel avec lequel le président de la Fédération algérienne de football s'adressait aux supporters de la sélection nationale ces derniers jours précédant le match contre le Mali pour le comprendre : les responsables du sport algérien, particulièrement ceux du football, ont une piètre idée du public sans qui, pourtant, rien n'aurait été possible. Pourtant, la «galerie» de l'équipe nationale, source intarissable de dividendes financiers et politiques, régiments infinis de soldats exaltés prêts à entonner Qassaman quand le pouvoir traverse quelque tempête ou en appréhende, a toujours été caressée dans le sens du poil. Il est même arrivé qu'on soit plus zélé qu'elle, qu'on la pousse à plus d'enthousiasme patriotard, jusqu'à ce qu'elle flirte avec les plus périlleux dérapages comme on a pu le vérifier dans «l'épisode» Coupe du monde 2010 où elle a été quasiment encouragée à la chasse à l'Egyptien dans les rues d'Alger.Avant de se rendre compte que l'effet boomerang peut produire le contraire de ce qu'on attendait d'elle : une disqualification qui aurait tout ruiné. Les plans qui faisaient d'une participation à cette compétition une fin en soi, un objectif-éponge pour une colère qui grondait sur un autre terrain que celui du football et tout ce qui va avec. L'histoire se répète. Même si entre-temps l'Algérie a joué une autre Coupe du monde avec un relatif succès sportif, même si une qualification en Coupe d'Afrique des nations semble moins problématique, le risque est toujours réel.i, à Dieu ne plaise, l'Algérie ratait son «ticket» pour le Maroc, c'est tout un édifice qui va s'effondrer. En fait, un château en carton-pâte censé cacher un sport national en déconfiture. Car c'est cela les Verts : l'alibi de performance. Une sélection venue d'ailleurs entretenir l'illusion autour de spectacles clownesques, un management d'un autre âge, une corruption endémique et maintenant un joueur assassiné sur le chemin des vestiaires. Mais avec tout ça, M. Raouraoua, M. Tahmi et des médias reconvertis dans la «sensibilisation», reviennent à la charge, comme pour nous dire que rien n'a changé. Et pourquoi ça changerait donc, puisque tout va bien dans le meilleur des mondes, qu'on va encore aller ? à moins d'une catastrophe ? en Coupe d'Afrique, avec même l'ambition de gagner le trophée 'Que vaut la vie d'Ebossé dont la mort d'ailleurs est le fait exclusif d'un lanceur de pierre isolé qui n'engage en rien la responsabilité des instances sportives où tout baigne ' Voilà en substance ce que disent M. Raouraoua et les autres. Il suffisait donc de «faire preuve de fair-play», de ne pas lancer de fumigènes, de respecter l'hymne national de l'adversaire et le tour est joué ! On va donc aller au Maroc, brasser quelques milliards chez les sponsors, chanter Qassaman et se prémunir contre quelques colères sourdes. Pour le foot, c'est tout de même une autre histoire.


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