L'emprunt lexical à l'arabe essentiellement et au français plus rarement est un procédé relativement fréquent dans l'ensemble de la poésie berbérophone, plus précisément kabyle, du siècle dernier.
Chez Si Mohand Ou M'hand, poète kabyle du 19ème siècle, l'emprunt lexical est un procédé stylistique, un mode d'expression dans le sens où il en use d'une manière réfléchie. L'utilisation d'un vocabulaire arabe (nombreuses expressions idiomatiques relevant aussi bien du sacré que du vocabulaire profane et des emprunts dits “ savants ”) est pour lui, une manière de s'inscrire dans le champ de la religion et de montrer par là-même son érudition.
Il y recourt aussi par souci stylistique. Pour la mesure et l'harmonie des rimes, il utilise fréquemment des xénismes ou emprunts occasionnels (non codifiés par la langue) ainsi que des formes arabes d'emprunts intégrés (c'est-à-dire qui ont pris les caractéristiques phonétiques et morphologiques du kabyle) .
Ces emprunts lexicaux confèrent à cette poésie un cachet particulier dans le sens où son auteur utilise une “ langue métissée ”.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 11/02/2024
Posté par : einstein
Ecrit par : - Yermeche Ouerdia
Source : Insaniyat Volume 4, Numéro 3, Pages 101-107 2000-12-31