L'emprise des lobbies locaux

Selon le premier responsable de la wilaya, 53 projets répartis sur une superficie de 87 ha peuvent booster l'investissement et sortir
la région de son isolement
Un trop-plein de difficultés se dresse sur le chemin de cette dynamique d'essor local. Dans un passé récent, des efforts ont certes été accomplis sur tous les plans. Mais, des carences structurelles et des insuffisances énormes persistent. Le terrible fléau des glissements de terrain, l'emprise des lobbies locaux sur l'appareil de l'administration, les groupes d'intérêt et les réticences locales au développement, l'indisponibilité des poches foncières pour la réalisation d'équipements publics, en passant par les fonctionnaires bureaucrates, sont autant de maux qui ralentissent l'élan du progrès. «A lui tout seul, le foncier, note-t-il, est une anarchie à part entière et une véritable catastrophe à Mila». En dépit du fait que des PDAU et des POS ont connu des retards de 5 à 6 ans, nous avons pu dégoupiller la situation».
En plus de l'enclavement, Mila est, par ricochet, pénalisée économiquement en l'absence du chemin de fer, de grandes pénétrantes et de doubles voies. La wilaya enregistre certainement un énorme déficit en la matière. Le wali, M. Kadid affirme à ce sujet : «Nous axons notre stratégie sur la modernisation des réseaux routiers et à l'établissement d'une jonction ferroviaire entre le sud et le nord. Les 53 projets répartis sur une superficie de 87 ha que vient d'agréer le Calpiref et qui touchent divers créneaux comme le tourisme, l'agriculture, la production de matériaux de construction, l'industrie et les travaux publics, peuvent booster l'investissement et sortir la wilaya de son isolement.»
Contestations sociales et sit-in récurrents
La wilaya de Mila reste un vivier de contestations sociales récurrentes et de mouvements de protestation. Pourtant la région s'est développée et des percées notables ont été enregistrées dans plusieurs secteurs, pour ne citer que la réactivation du monde rural, les routes, les infrastructures pédagogiques, l'AEP, l'habitat, etc. En matière de gaz naturel, 11 000 nouveaux foyers, dont 4 000 sur le budget de la wilaya, ont été raccordés de fin 2010 à ce jour. Le taux de couverture actuel, soit 60%, atteindra les 70% en 2014. Concernant les émeutes, le chef de l'exécutif pense que «les citoyens sont dans leur rôle pour faire valoir leurs droits et se faire entendre aussi bien par l'administration que par les élus».
Et d'enchaîner: «Nous avons en ce sens brisé le culte du secret et mis en place des mécanismes de communication à tous les niveaux. Or, ces derniers (les élus), dont le niveau de la plupart est médiocre, ne jouent pas le jeu, contribuant ainsi au cumul et à l'aggravation des revendications sociales. Je le dis clairement, il y a des manipulateurs parmi les représentants locaux de la population.»Pour conclure, le wali informe du lancement d'une étude pour l'alimentation des foyers situés en zone rurale non électrifiés en énergie solaire.