L?Algérie, engagée dans une politique de partenariat au niveau international, ne pouvait, comme l?indique le dernier Conseil du gouvernement, que s?inscrire dans ce mouvement d?ensemble qui s?assigne en réalité une diversité d?objectifs. Le phénomène du blanchiment ne se suffit pas en effet à lui-même et il trouve son prolongement dans ses liens avec la corruption et, plus dangereusement encore, avec le terrorisme. C?est de toute évidence un combat de longue haleine qu?aucun pays ne peut mener seul, car les réseaux informels qui tirent profit du blanchiment ont essaimé à travers le monde et étendent leur emprise tentaculaire sur les économies nationales. Le premier pas à faire est celui de la moralisation des grands actes contractuels, notamment entre Etats, car c?est souvent à ce niveau-là que le ver est dans le fruit avec la présence d?intermédiaires qui prélèvent des commissions mirobolantes sur chaque marché conclu sans que la destination des sommes perçues puisse être déterminée. Nul ne peut établir que cet argent, qui aboutit dans des comptes secrets, ne servira pas à financer un trafic de drogue à grande échelle ou des actions terroristes. Ces ressources rares, car il ne s?agit toujours que de devises fortes, sont d?abord soustraites aux Trésors publics qui en auraient le plein usage pour la construction de nouveaux hôpitaux, d?écoles, de routes, et autres chantiers utiles aux progrès économique et social de tout pays soucieux d?asseoir un programme de développement durable. Face au manque à gagner colossal généré par le blanchiment, l?action n?est pas seulement morale, elle implique un versant juridico-économique qui passe par une harmonisation des lois algériennes en la matière avec les normes et règles universelles. Ce sont les antécédents de la problématique, et son interaction avec l?implantation ancienne de maffias politico-économiques, qui exigent un examen minutieux et des enquêtes abouties par des investigateurs, toutes institutions confondues, qui auront les coudées d?autant franches qu?ils ont les mains propres. A plus forte raison si la lutte contre le blanchiment se fonde sur le principe que nul n?est au-dessus de la loi.
Posté Le : 24/07/2004
Posté par : sofiane
Ecrit par : Amine Lotfi
Source : www.elwatan.com