L'employé norvégien enlevé au Yemen a été bien traité

- L'employé norvégien de l'ONU libéré jeudi après avoir été enlevé mi-janvier au Yémen a déclaré dimanche n'avoir pas souffert et avoir été correctement traité par ses ravisseurs, même si l'incertitude quant à son sort fut une expérience "traumatisante". "C'est une expérience que je ne souhaite à personne. Ce fut traumatisant.
Ce fut imprévisible. Le pire, c'était le fait de ne pas savoir ce qui allait
arriver", a déclaré aux journalistes Gert Danielsen, 34 ans, à son arrivée à
l'aéroport d'Oslo. Mais "je n'ai pas souffert", a-t-il souligné.
M. Danielsen, employé du Programme de développement des Nations unies
(Pnud), a été enlevé le 14 janvier à Sanaa par des hommes armés membres d'une
tribu. Ces derniers voulaient faire pression sur le gouvernement yéménite pour
obtenir la libération d'un des leurs, détenu pour avoir tué quatre soldats.
Il venait de raccrocher après avoir souhaité un bon anniversaire au
téléphone à son père lorsqu'il a vu un véhicule tout terrain arriver droit sur
lui, a-t-il raconté.
Un homme armé d'une mitrailleuse a aussitôt surgi du 4X4, selon M.
Danielsen qui a décrit cet instant comme le pire de son existence.
Puis les ravisseurs l'ont emmené dans la province de Marib (est), dont est
originaire leur tribu. Au cours du trajet de plusieurs heures, ils lui ont
offert de l'eau et de la nourriture.
M. Danielsen a été détenu dans une petite pièce avec un mince matelas sur
le sol. Mais l'essentiel lui a été fourni : nourriture, vêtements, couvertures,
toilettes, a-t-il dit.
Il a même été autorisé à garder son téléphone et a pu passer plusieurs
appels à son employeur et à sa famille et envoyer des textos à volonté.
M. Danielsen a pu communiquer avec ses ravisseurs grâce à son "arabe
rudimentaire" et un interprète mis à sa disposition.
Ces conversations l'ont convaincu que ses ravisseurs n'avaient pris pour
cible ni la Norvège ni le Pnud, mais qu'ils ne le considéraient que comme une
monnaie d'échange pour marchander avec les autorités.
M. Danielsen a indiqué ignorer comment sa libération a été négociée. Il a
été libéré tard jeudi soir.
M. Danielsen compte malgré tout retourner tout au Yemen, "un pays
formidable avec un peuple formidable, hospitalier". Mais auparavant, il veut
prendre le temps de profiter de sa famille et de "réfléchir".