Le jeune Fadhel Zakour vit, depuis toujours, dans le monde des livres et de la littérature.'il en est venu tout naturellement à réaliser un grande projet de dissipation : un recueil de poésie. Et pas un quelconque ersatz de cet art littéraire, mais de la vraie poésie.'celle qu'un artiste du beau prend le soin d'orfévrer comme une coupe d'argent rayonnante de raffinement.Fadhel Zakour met des vers en musique. Des mots de lumière accessibles à tous les sens et qui font chaud au cœur. «Je catalyse mes mots/ Dissipant la brume/ Je provoque un sursaut/ Je galvanise ma plume/ (...) Chaque vers me fait vivre/ Chaque strophe est une bouffée de bonheur/ Je pense pour m'assagir/ Je panse mes brèches, mes douleurs» (Ma poésie). L'imagination qui fait le poète donne ici sa mesure — par le rythme, l'harmonie et l'image — en s'adaptant souplement aux mouvements lyriques de l'âme.'tous ces beaux poèmes rêvés (une soixantaine) forment L'empire des mots (le titre du recueil) et peuplent l'univers métaphorique, analogique et spatial de Fadhel Zakour.«Toutes les beautés se dissimulent/ Elles s'éclipsent quand tu apparais/ Les rimes se bousculent/ Ma plume est radieuse, enchantée» (Subjugation).'et comme il y a de la poésie dans tout être capable d'affections vives et profondes, cette écriture imaginative s'adresse au cœur, à l'imagination et à l'émotivité de l'esthète, du lecteur «qui sens».'celui-ci pourra goûter un verbe poétique qui émeut par la beauté, le charme, la délicatesse : «Des instants où la vie se simplifie/ Comme si mon bonheur était son serment/ Je n'arrête pas de sourire et cela me suffit/ Pour savourer le présent, mon présent» (Pluie d'innocence).'la délicatesse du langage et du style : des mots qui aident à mieux voir, car doués d'une merveilleuse puissance d'apaisement...L'infini du sentiment et le fini de la langue qui se croisent, s'interpellent, s'effleurent, se caressent, se séparent, se retrouvent.'et toutes ces inflexions exprimant d'indicibles sentiments ! Fadhel Zakour construit un langage dans le langage : «Je m'assieds à ton chevet/ Aux prémices de l'aurore/ Je m'abstiens de te réveiller/ Je contemple une fleur/ Je n'oserais gâcher/ Silence et splendeur» (La belle torture).En quatrième de couverture du recueil, l'auteur donne une définition de cette poésie miroir qui est la sienne.'l'empire des mots, écrit-il, est un hommage à l'immensité de l'émerveillement.'je décris des émotions, des états d'âme et des ressentis.'c'est avant tout une poésie qui a des orientations romantiques et lyriques.'j'explore et je mets en évidence mes sentiments les plus profonds. Je fais toujours en sorte de diversifier mes choix et ce, quand mes émotions le permettent.'la poésie reste et restera pour moi un trait d'union, un pont entre deux rives. On donne naissance à des émotions afin d'en créer d'autres.'des mots et des pensées errantes, sans destination précise, qui arrivent d'une façon ou d'une autre à toucher les esprits qui ont cette vocation de s'aventurer dans les méandres des rimes».'une poésie libre, ne subissant aucune contrainte.'l'imagination d'un enfant qui s'emballe à la moindre occasion : «Je suis un faucon libre ; un rêve relancé» (La définition).«La poésie ne peut exister sans l'émotion», affirmait l'écrivain Paul Claudel.'dans ce monde égoà'ste, Fadhel Zakour persiste à faire son chemin par les sentiments généreux, les inclinations altruistes : «La poésie, mon empire est source d'émancipation» (L'empire).C'est toute la fortune d'un tempérament sentimental et artiste.Hocine TamouFadhel Zakour, L'Empire des mots, poésie, éditions Edilivre, Saint-Denis (France 2016, 74 pages, 11 euros).
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Posté Le : 30/04/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Le Soir d'Algérie
Source : www.lesoirdalgerie.com