Abrité depuis samedi dernier par le palais de la culture d'Imama à Tlemcen, le colloque «L'Emir Abdelkader, homme de tous les temps», qui se tient dans le cadre de la manifestation «Tlemcen, Capitale de la culture islamique 2011» et qui est organisé par le Centre national de recherche en préhistoire, anthropologie et histoire (Cnrpah), en étroite collaboration avec la fondation l'Emir Abdelkader et l'université de Tlemcen, s'est poursuivi durant la journée de dimanche dernier avec des communications axées sur «l'Emir, le chef militaire».C'est devant un grand nombre d'intéressés que le colonel Abdelkader Bourouina, du ministère de la Défense nationale, a ouvert la première séance avec une communication dans laquelle il est revenu sur l'art de la guerre chez l'émir. «L'émir Abdelkader s'est toujours appliqué à mettre en place une stratégie guerrière très précise, et cela en se focalisant sur l'unification des tribus autour d'une cause commune, la création d'un front de résistance fort et combattre les colons en visant leurs points de faiblesse», indiquera l'officier supérieur. «Trois mois après sa moubayâa, l'Emir a lancé un appel au djihad en prenant en compte les différents aspects de la société et l'environnement qui l'entourait. L'Emir s'est, par la suite, distingué par son sens de l'organisation en définissant les différents corps de son armée et cela en assurant, même, la gestion logistique», affirme le colonel. Pour illustrer son propos, M. Bourouina accompagnera son intervention par un diaporama dans lequel il décortique les différentes batailles menées par l'armée de l'Emir. Le génie de l'Emir Abdelkader en matière de stratégie de guerre et son sens inné de la diplomatie n'ont pas servi que son armée et sa politique, mais ils ont également inspiré les chefs militaires durant la guerre de libération. Le colonel soulignera que «la Guerre de Libération nationale a appliqué les principes de guerre de l'Emir Abdelkader pour accomplir sa réussite».Pour sa part, le chercheur russe Vladimir Bobrovnikov de l'académie des sciences de la Russie, a présenté une communication dans laquelle il effectue une comparaison entre l'Emir Abdelkader et l'imam Chamil qui dirigea les tribus caucasiennes dans la guerre contre l'armée russe entre 1830 et 1860. «Chamil et l'Emir Abdelkader ont de nombreux points en commun, car ils symbolisent l'unification de leur pays et leur djihad est lié au soufisme», dira-t-il. Quant à Mme Aoua Bocar Ly Tall de l'université d'Ottawa, elle a présenté une étude comparative entre l'Emir et cheikh Omar Tall, un autre éminent résistant soufi de l'actuel Sénégal.Quant au Dr Kiser W. John de Columbia Univesity, il s'est, lui, penché sur la question «Pourquoi l'Emir est-il encore actuel dans le monde d'aujourd'hui '», thème de sa communication. L'auteur du livre Commander of the faithful, a story of true djihad, ouvrage entièrement consacré à l'Emir, dira : «Le travail sur l'Emir m'a valu six ans de ma vie. Je considère que c'est un modèle pour tout musulman et être humain. Car, à travers sa personne, le mot djihad prend un autre sens. Sa vie offre un autre visage au musulman qui peut combattre la phobie occidentale de l'islam», a affirmé le chercheur américain. «Je pense que ce qui est arrivé à la France qui a colonisé l'Algérie durant 132 ans aurait dû faire peur à l'Amérique lors de sa guerre en Irak», ajoutera l'universitaire. Très inspiré par l'Emir en qui il voit un modèle à suivre pour toute l'humanité, le Dr Kiser a travaillé à faire connaître l'Emir aux jeunes Américains, et cela en l'intégrant au programme extrascolaire. «J'ai d'abord demandé aux étudiants de lire le livre puis je leur ai demandé de répondre à la question «Pourquoi l'Emir reste-t-il si pertinent de nos jours '» et ensuite de faire leur propre lecture du parcours de l'Emir.»
W. S.
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Posté Le : 27/02/2012
Posté par : archives
Ecrit par : Wafia sifouane
Source : www.latribune-online.com