Algérie

L'émir du Koweït gravement malade


Le Koweït qui a perdu son émir il y a tout juste une semaine, et assisté à une succession totalement conforme à la Constitution du pays, s'apprêterait à vivre une situation presque identique, sauf l'annonce de la mort du nouvel émir. En fait, celui-ci est malade depuis bien longtemps, et il l'est même gravement au point que sa position à la tête de l'Emirat poserait problème aux plus hautes autorités du pays qui envisagent son remplacement par le Premier ministre. A cet égard, le Conseil des ministres koweïtiens s'est réuni hier pour en étudier les mécanismes. Cette initiative intervient après que la majorité écrasante des membres de la famille régnante des Al Sabah eut apporté son soutien au Premier ministre et homme fort de l'Emirat, cheikh Sabah Al Ahmad Al Sabah, et lui eut demandé de devenir émir. « La réunion (du cabinet) devrait prendre la décision de soumettre la question au Parlement et lui demander de convoquer une séance d'urgence afin d'étudier les procédures constitutionnelles en vue de relever l'émir de ses fonctions en raison de sa maladie », a déclaré un influent membre de la famille régnante. Le cabinet devrait proposer au Parlement de se réunir certainement aujourd'hui, selon cette source qui a requis l'anonymat. L'émir défunt a en fait tout prévu, jusque et y compris les cas d'incapacité. En effet, une telle démarche est conforme à la Constitution et à une loi sur la succession datant de 1964, qui fixent les conditions pour la désignation ou la destitution de l'émir et du prince héritier. En vertu de la loi, si l'état de santé de l'émir l'empêche d'exercer ses fonctions, le cabinet devra demander au Parlement de le relever de ses fonctions, ouvrant ainsi la voie à la désignation d'un nouvel émir. Pour voter une éviction de l'émir, le Parlement doit se prononcer à la majorité des deux-tiers de ses 65 membres, incluant les 16 membres du gouvernement qui disposent d'un droit de vote à la Chambre. Si une éviction de cheikh Saâd est prononcée, ce sera une première au Koweït en plus d'un siècle. Cheikh Saâd a automatiquement succédé à la tête de l'Etat à la mort de l'émir, cheikh Jaber Al Ahmad Al Sabah, dimanche dernier. Il était prince héritier depuis 1978. Agé de 75 ans, sa santé s'est détériorée depuis qu'il a subi une opération au côlon en 1997. En fin de compte, la question d'une nouvelle succession semble entendue.La télévision d'Etat a en effet diffusé vendredi des images de membres de la famille régnante saluant le Premier ministre dans son palais et lui demandant, selon un communiqué officiel, de « diriger » le pays. En mentionnant cheikh Saâd, ce communiqué ne l'a pas présenté comme émir. Mais un influent membre de la famille régnante, cheikh Salem Al Ali Al Sabah, chef de la Garde nationale, a ensuite apporté son soutien à cheikh Saâd qui, a-t-il affirmé dans un communiqué de presse, allait assurer sa prestation de serment. Aucun quotidie n'a repris hier ce communiqué non authentifié. Le fils aîné de cheikh Salem Al Ali, cheikh Ali, et plusieurs autres membres du clan des Al Salem, celui de cheikh Saâd, ont cependant figuré parmi les dignitaires qui se sont rendus vendredi au palais du Premier ministre. Le clan des Al Salem et celui des Al Sabah alternent à la tête de l'Etat depuis 85 ans. Autre signe de ce changement qui ne demande qu'à être officialisé, les quotidiens koweïtiens apportaient hier leur plein soutien au Premier ministre, présenté par certains journaux comme le dirigeant du pays. C'est le signe d'un nouveau départ, et celui d'un consensus.
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