Algérie

L'Emir Abdelkader vu par les français



L'Emir Abdelkader vu par les français
La vie quotidienne à Mascara à travers les rapports du Premier consul français auprès de l'Emir Abdelkader est le titre du dernier livre de Abdelhamid Zouzou.Le personnage de l'Emir Abdelkader fascine de plus en plus d'historiens et d'hommes de culture qui tentent de cerner ses différentes facettes : militaire, politique et autres de cet homme d'Etat. Des chercheurs algériens s'efforcent depuis ces dernières années de combler le déficit chronique des livres et essais consacrés à l'Emir Abdelkader. C'est tout l'intérêt du nouveau livre que vient de sortir le professeur Abdelhamid Zouzou (ancien recteur et ancien sénateur, professeur d'histoire moderne et contemporaine à l'université d'Alger 2) aux éditions Houma.Les avis et regards des historiens sur ce personnage mythique sont partagés. Entre la sublimation de l'homme et de son combat pour l'Algérie et le devoir d'objectivité découlant d'une écriture académique de l'histoire, l'exercice n'est pas toujours facile quand on aborde le parcours politique de l'Emir Abdelkader. C'est cet effort d'introspection que nous livre l'auteur de ce nouvel essai sur l'Emir Abdelkader à travers l'analyse d'opinion et documentaire de l'administration coloniale et de ses représentants civils et militaires.Le chercheur universitaire, qui a à son actif une vingtaine d'ouvrages sur différentes thématiques liées à la guerre de Libération nationale, a épluché pour la réalisation de son nouvel essai près de 180 rapports et lettres écrits au général Desmichels, commandant la province d'Oran. Cette abon dante et riche documentation est puisée d'un fonds archivistique du Premier consul français auprès de l'Emir Abdelkader (mars 1834 - juin 1835) basé à Mascara en application du traité de paix signé le 26 février 1834. Durant cette période marquée par une certaine accalmie sur le front militaire, le langage de la guerre et de la confrontation a cédé la place aux échanges de bons procédés entre les deux parties.Extrait tiré d'une correspondance adressée par l'Emir Abdelkader au Premier consul français, Abdallah d'Hasboune. «Je n'ai jamais eu d'autre désir que celui d'être toujours l'ami de la nation française, vu que je n'ai reçu que du bienfait de cette nation qui est une nation d'honneur et de parole». Des propos qui peuvent prêter à équivoque. Mais l'auteur suggère que le traité de paix Desmichels n'était qu'une ruse de guerre de l'Emir Abdelkader. Ce dernier a mis à profit l'arrêt des hostilités et le cantonnement des troupes françaises aux limites des ports pour réorganiser son armée et l'étoffer en armes. Tout comme il s'est employé à poursuivre sa campagne de soumission volontaire ou par la force des tribus qui ne lui avaient pas encore fait allégeance.Des scènes de combat, des plans de bataille puisés des correspondances sont relatés avec des détails parfois cruels, comme ces têtes de soldats de tribus rebelles à l'autorité de l'Emir qu'il faisait exposer sur la place publique pour frapper les esprits. Fidèle à sa démarche universitaire, Abdelhamid Zouzou nous livre un remarquable essai académique qui permet au lecteur, à travers la lecture des archives de l'Emir et de l'administration coloniale de l'époque, de se forger son propre jugement sur le fondateur de l'Etat algérien moderne.




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