Chevalier m'avait demandé de voir ces documents avant de les remettre à la Bibliothèque nationale algérienne en 1970. Depuis, le manuscrit a été édité par une commission constituée par l'université d'Alger.Tlemcen
De notre envoyé spécial
Mais, il reste du travail à faire dessus», nous a expliqué Henri Teissier, archevêque émérite d'Alger, en marge du colloque international «Abdelkader, homme de tous les temps», organisé à Tlemcen par le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH). L'écriture du manuscrit a été reprise par Mustapha Bentouhami, le beau-frère de l'Emir Abdelkader, et par l'Emir lui-même. «C'est le seul que l'on a où l'Emir raconte sa vie. Il y a aussi le livre de Churchill. Il faut utiliser les renseignements contenus dans le document de l'Emir. Il y a, par exemple, une description de la zaouïa de son père, une présentation des maîtres auprès desquels l'Emir s'était formé, une explication des efforts fournis pour fédérer les tribus dans le combat. Sous la pression de la France, certaines tribus s'étaient détachées.
L'Emir racontait les efforts de se mettre sous la tutelle du sultan du Maroc au début de la résistance avant que l'Emir ne soit désigné dans la Moubayaâ. Le sultan du Maroc a reconnu la Moubayaâ», a relevé Henri Teissier. Il a estimé qu'il fallait se mettre dans le contexte de l'époque avec l'effondrement du système étatique ottoman en Algérie et la capitulation du dey d'Alger et le bey d'Oran. Dans le même manuscrit, l'Emir Abdelakder expliquait ses rapports avec les chrétiens. «J'ai repris un chapitre relatif à cette question et je l'ai publié dans une revue en Italie. L'Emir était concerné par la recherche d'un dialogue islamo-chrétien, et cela avait été écrit en 1849, c'est-à-dire un siècle avant que ce dialogue devienne un sujet général. C'est pour cela que je me suis intéressé à ce manuscrit», a encore expliqué l'homme d'église.
L'Emir était revenu dans Sira Al Thatiya sur le pèlerinage à La Mecque avec son père et les rencontres qu'ils avaient faites au Moyen-Orient. Il avait aussi évoqué les difficultés entre Cheikh Tidjani et le bey d'Oran avant 1830. Sur le rôle joué par l'Emir Abdelkader dans la protection des chrétiens d'Orient à Damas en 1860, Henri Teissier a rappelé que tous les représentants de l'Eglise avaient envoyé des messages de reconnaissance à l'exilé algérien. «Même l'évêque d'Alger de l'époque avait envoyé un message. L'Emir Abdelakder lui avait répondu lui disant que ce qu'il avait entrepris était en application de la loi islamique et les droits humanitaires. Il avait précisé que toutes les créatures de Dieu devaient être respectées. Une définition très ouverte de la religion», a-t-il souligné
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Posté Le : 01/03/2012
Posté par : archives
Ecrit par : Fayçal Métaoui
Source : www.elwatan.com