Algérie

L’Emir Abdelkader El Djazaïri: Un précurseur du Droit Humanitaire



L’Emir Abdelkader El Djazaïri: Un précurseur du Droit Humanitaire 2ème partie et fin Le comportement chevaleresque, la grandeur morale et l’humanité de l’Emir sont reconnus par ses ennemis. Il institue un règlement humanitaire pour ses prisonniers, dont sa mère s’en occupe avec une très grande sollicitude. Le représentant de l’église à Alger, très sensible à la demande d’une épouse dont le mari était prisonnier chez l’Emir, intercéda auprès de ce dernier pour obtenir sa libération. Le sous-intendant retrouva sa liberté dignement. On lui remit son fusil, des habits neufs de la nourriture et une lettre de l’Emir à Monseigneur Dupuch dans laquelle il écrivit: «Permets-moi de te faire remarquer qu’au double titre de serviteur de Dieu et ami des hommes, tu aurais dû me demander, non la liberté d’un seul mais de tous les Chrétiens qui ont été faits prisonniers depuis la reprise des hostilités. Bien plus, tu serais deux fois digne de ta mission en étendant la même faveur à un nombre correspondant de Musulmans qui languissent dans vos prisons». Deux opérations d’échange de prisonniers sont organisées sous les auspices de l’Emir et de monseigneur Dupuch. Malheureusement, une fois libre, les militaires Français ne pouvaient pas rejoindre les rangs de l’Armée. En détention, le trompette Escoffier a eu l’honneur et le privilège de voir l’Emir Abdelkader lui accrocher en cérémonie officielle, la croix de la légion d’honneur qui lui a été décernée par le Roi Philippe pour avoir sauvé son supérieur dans la bataille de Sidi Brahim. En ce temps là, la convention de Genève n’était pas encore rédigée. La magnanimité de l’Emir a semé le doute au sein des officiers de l’Armée Française, allant jusqu’à éviter la procédure des échanges des prisonniers. Un des officiers supérieurs (le colonel de Géry), a confié à Monseigneur Dupuch: «Nous sommes obligés de cacher, autant que nous le pouvons, ces choses à nos soldats, car s’ils le soupçonnaient, jamais ils ne combattraient avec autant d’acharnement». Effectivement, après ces deux opérations, le Roi Philippe ne donna aucune suite aux nouvelles propositions de L’Emir Abdelkader. En 1860, les Chrétiens de Damas furent massacrés par les Druzes. Alerté, l’Emir avec l’aide de la colonie Algérienne, et au péril de sa vie, recueille 13.000 personnes de confession chrétienne dans sa demeure et celle de ses compagnons. Quatre années après, est née la première convention de Genève. A sa lecture, notamment les articles 5 et 6, le geste de l’Emir à Damas est repris et encouragé: «...tout blessé recueilli et soigné dans une maison...l’habitant qui aura recueilli chez lui des blessés sera dispensé...les habitants du pays qui porteront secours aux blessés seront respectés...» En conclusion, en consultant les quatre conventions de Genève, on sent planer l’esprit du décret de 1843, des évènements de 1860 et des différents actes humanitaires de l’Emir Abdelkader en faveur des prisonniers. Par sa pensée comme par son action, l’Emir a démontré à juste titre l’universalité des valeurs sur lesquelles repose le Droit international humanitaire. Dr Driss REFFAS


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)