Algérie

L’Emir Abdelkader El Djazaïri: Un précurseur du Droit Humanitaire



L’Emir Abdelkader El Djazaïri: Un précurseur du Droit Humanitaire 1ère partie «Il n’y a présentement dans le monde que trois hommes auxquels on puisse légitimement accorder la qualification de «grands» et, tous trois appartiennent à l’Islam. Ce sont Abdelkader, Mahamet Ali et Chamyl». Maréchal Soult (1769-1851). L’émir Abdelkader El Djazaïri a été une personnalité brillante tant sur le plan militaire que dans le domaine de l’humanitaire, ce qui laissa Bugeaud, -le maréchal français si infatué de sa personne-, qualifier Abdelkader «d’homme de génie» du haut de la tribune de la Chambre des députés. L’émir Abdelkader El Djazaïri, homme très attaché à sa religion, symbole de la tolérance, de respect de l’autrui et du rapprochement entre les religions du Livre, prônait le dialogue de l’humanitaire en tant que militaire et homme d’Etat.L’origine du droit international humanitaire est souvent liée au code Lieber, loi martiale instaurée lors de la guerre de sécession et connue sous le nom de «Instructions for the Government of Armies of the United States in the Field». Acte signé par le président Lincoln le 24 avril 1863, qui codifie l’attitude à adopter de la part des forces armées de l’Union pendant la Guerre de Sécession ou guerre civile. Le «Lieber Code», définit la loi martiale, la juridiction militaire, le traitement des espions et des traîtres ainsi que des prisonniers de la guerre civile des Etats-Unis d’Amérique. La loi martiale est l’effet et la conséquence immédiate et directe de l’occupation ou de la conquête. Le territoire occupé par l’ennemi est soumis à la loi martiale de l’armée d’invasion ou d’occupation. La loi martiale instaurée lors de la guerre civile des Etats-Unis d’Amérique a abouti aux pires des exactions à l’encontre des populations civiles et des prisonniers. Il fallait sauver les Etats-Unis d’Amérique à n’importe quel prix. Peut-elle être prise comme modèle pour la rédaction des conventions de Genève? Dire, que bien avant le code Lieber, et pour sauvegarder la vie des prisonniers des champs de bataille, l’Emir Abdelkader qui défendait son pays contre l’occupant (qui avait toute la latitude d’instaurer la loi martiale avec ses représailles), promulgue en 1843 un décret récompensant pécuniairement tout soldat qui amènerait un prisonnier ennemi sain et sauf quelque soit sa confession. Plus encore, il menaçait celui qui violerait cette règle de la sanction la plus sévère. L’attention que portait l’Emir aux prisonniers de guerre, est illustrée par cette missive envoyée à Monseigneur Dupuch, archevêque d’Alger: «Envoyez un prêtre dans mon camp. Il ne manquera de rien. Je veillerai à ce qu’il soit honoré et respecté comme il convient à celui qui est revêtu de la noble dignité d’homme de Dieu et de représentant de son Evêque. Il priera chaque jour avec les prisonniers, il les réconfortera, il correspondra avec leurs familles. Il pourra ainsi leur procurer le moyen de recevoir de l’argent, des vêtements, des livres, en un mot tout ce dont ils peuvent avoir le désir ou le besoin, pour adoucir les rigueurs de leur captivité». A ce sujet, et lors de l’un de ses discours en faveur de l’Emir Abelkader, Monsieur Jacob Kellenberger, président du comité international de la croix rouge déclare: «Je vous épargnerai la liste de tous les articles des conventions de Genève qui traitent du sujet, mais vous pouvez me faire confiance que le même esprit les anime. L’Emir a donné à l’avance et sans le savoir une description fidèle de ce qui constitue aujourd’hui encore le travail quotidien des délégués du C.I.C.R: apporter réconfort aux détenus et s’assurer que leurs droits soient respectés, rassurer leurs familles». A suivre... Dr Driss REFFAS


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