Quoi de plus normal que de vouloir prendre de l'air après une journée soumise à la rude épreuve de l'abstinence ' Et de veiller, histoire de prolonger le temps de la sustentation. Et d'occuper l'esprit par des activités de détente. Ceci est une lapalissade. Mais ces projections de veillées prolongées à une heure indue sont l'expression d'un besoin collectif dans un espace paradoxalement réduit, dans une immensité de km2. Alors, les maux et les travers de la vie diurne se transposent dans la soirée. Telle une transhumance, la foule mue par l'instinct grégaire converge vers les mêmes centres d'intérêt dont la crise de croissance les confine à une portion congrue. Résultat des courses : le surpeuplement partout, y compris sur les routes qui reprennent ce dont elles sont délestées la journée en ce mois de jeûne, des kilomètres d'embouteillage qui gâchent le plaisir recherché. Et usent les nerfs. Devant l'importance du temps passif vécu à attendre dans les bouchons que la voie se libère, on se surprend à se résigner à l'idée que le loisir se résume à du sur-place. A tourner en rond pour s'apercevoir qu'on a passé plus de temps sur le chemin qu'à savourer ce qui est supposé être une détente. Le comble, c'est que le décor semble planté pour l'éternité. Fatalement, le spectacle se reproduit chaque année en pareille période. Présentement, les impatients légitimes et tous les réfractaires peuvent se rabattre sur le délice des matchs de Coupe du monde. Mais il n'en reste que quelques rencontres, les demi-finales et la finale. Une petite semaine encore et les footeux auront rangé les crampons. Ils auront eu le mérite d'avoir diverti des millions de personnes. Et fait s'estomper les affres du sevrage. Les passionnés de foot auront donc à embouteiller davantage les routes et à grossir le contingent des gens à la recherche d'une occupation dans la douce moiteur de la nuit. Faut-il se résigner à accepter impuissant cet état de fait ou se trouver une alternative à la sortie ' Faut-il encore avoir du goût pour le cinéma, à la télévision ou encore pour la lecture. A priori, devant la pléthore de chaînes de télévision, il y a matière à épingler un créneau. Car, les embouteillages kilométriques ne lassent pas seulement par la perte de temps mais aussi par le lot des incivilités qui les accompagnent. Alors, fatalement, ramadhan ou non, l'affligeant cadre de vie ambiant conforte le casanier. C'est tout de même triste de constater que rien ne vous plaît. C'est pire que de ne plaire à personne.
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Posté Le : 08/07/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : S C
Source : www.horizons-dz.com