Curieusement
après l'embargo contre l'Iran, pour le grossier prétexte de «terrorisme
nucléaire» lié à toutes les sauces et marinades, l'actualité s'est emballée
subitement à l'échelle de tout le Monde arabe et notamment autour de son
déterminant maillon : le Liban.
A l'évidence, le
pays du Cèdre - arbre résineux grandissant lentement mais vigoureusement -,
dont son bois aurait considérablement servi l'industrie maritime phénicienne
permettant à sa civilisation de rayonner, durant cinq siècles, sur tout le
pourtour de la méditerranée. Ce magnifique bois avait servi, également, de
charpente au temple de Salomon.
Avant-hier, mardi, des militaires israéliens
ont, pour l'unième fois, foulé le sol libanais et déraciné un arbre situé sur
les terres du sud Liban afin d'installer des soi-disant radars de surveillance
frontalière. La riposte, de l'armée du Sud Liban, est immédiate. Des morts et
blessés de part et d'autre dont un commandant israélien. Ainsi, la feuille du
Cèdre, incrustée au centre de l'étendard national, représente, en faits et
gestes culturels et patriotiques, tout un symbole pour la mémoire collective
libanaise. Le Hezbollah a exprimé avec force sa solidarité agissante avec
l'armée libanaise. Il serait utile de noter que des hauts cadres compétents
dans divers domaines, y compris du Hezbollah justement, ont été formés dans les
enceintes de l'Université américaine de Beyrouth. Ce qui ne les empêche
nullement, bien au contraire, d'être des nationalistes passionnés voire
extrêmement anti-USA, et ce, tant qu'ils manifestent leur soutien
inconditionnel a Israël !
Aujourd'hui, Loubnan constitue pour le
Machrak arabe un abcès de fixation de taille avec ceux non moins putrides de la
Palestine, l'Irak des temps anciens et actuels…, notamment depuis la fin de
l'empire ottoman coïncidant bizarrement avec la résurgence des nationalismes
panarabe et sioniste.
En ce qui concerne ceux du Maghreb, ils se
situent au Sahel africain depuis peu de temps, et au Sahara occidental avant la
libération des pays du Maghreb du joug colonial éparpillant à tous les vents, à
l'image de ses engins explosifs faisant des victimes jusqu'à ce jour, les
germes des mésintelligences territoriales viciant l'atmosphère maghrébine pour
des décennies. A moins d'un déclic d'ici peu.
Vendredi dernier,
le roi d'Arabie Saoudite avait saisi son «bâton de pèlerin», en compagnie du
Président syrien et, ensemble, ils se sont dirigés vers le Liban afin de calmer
les esprits des factions emballées par les frictions internes conjuguées aux
immixtions externes à l'image de celles manifestées avant-hier par les troupes
de l'armée israélienne que le chef du Hezbollah a comparée, sans la félonie de
certains arabes, à un éléphant aveugle.
Cette rihlat essaifi - excursion d'été - tout
à fait surprenante, de la part de l'Arabie Saoudite, n'avait duré que quatre
heures et, qu'en plus, directement ou indirectement, ce sont les stratèges des
USA en connivence avec ceux Israéliens qui l'ont planifié sinon susciter pour
contrecarrer tout moyen de pression de la part de l'Iran via le Hezbollah
fêtant le VI iéme anniversaire, de sa victoire contre Israël, par un discours
de son Secrétaire général
Ainsi, après l'embargo contre la République
islamique iranienne, il s'agit tout simplement de la continuation de son
isolement géostratégique et, par ricochet, du Hezbollah accusé quant à lui,
avant l'heure, d'être à l'origine de l'assassinat du défunt Premier Ministre
libanais Rafic Hariri, et ce, sur une simple suspicion médiatisée et
minutieusement coordonnée, par les services Israélo-United States of América,
en vue d'accabler sournoisement et stratégiquement encore plus la Syrie. Pour
d'autres emballements en perspectives.
En attendant, le Guide du Hezbollah à
dévoiler, lors de son dernier discours de mardi dernier, de nouveaux éléments
sur l'implication des services secrets Israéliens dans l'assassinant du défunt
Rafic Hariri. Les services secrets Israéliens s'attendaient à des impacts plus
importants. En d'autres termes, la guerre civile au Liban comme dans les années
1980. Qu'à cela ne tienne, raisonnent-ils, ils sont entrain de concocter le
prolongement !
A moins de 24 heures après, c'était au tour
de l'émir de Qatar - initialement prévu avec la Turquie - de faire une
randonnée triomphale au sud Liban fief du Hezbollah. Auparavant, aucun chef
d'Etat arabe ne l'avait visité Une contrée bénéficiant de l'aide financière de
l'émirat du Qatar, pour la reconstruction des villages bombardés intensivement
par l'aviation israélienne lors de la dernière bataille entre les troupes du
Tsahal battues à plate couture par ceux du Hezbollah fer de lance et fierté des
libanais voire du monde arabo musulman.
Ensuite, l'Emir
du Qatar, considéré d'après ses faits et gestes comme un Démocrate par la
raison, effectue une rapide visite en Algérie. Elle s'inscrit ont-ils annoncé,
comme d'habitude, dans le cadre du renforcement de la coopération économique,
politique etc., ainsi que par des discussions, d'ordre général, afin de
renforcer les voies et moyens diplomatiques, a tous les niveaux, autour du seul
enjeu - le conflit récurrent arabo israélien - lié à l'unité des rangs des pays
arabes du Maroc à l'Irak. Comme d'habitude également !
Le problème central, du devenir de ces liens
unitaires - la Palestine -, est en train de tarauder visiblement tous les
régimes arabes sous-estimant, ou ne voulant pas admettre par excès de confiance
à soi-même, l'actuelle situation d'abattement voire de déliquescence des
sociétés arabes malmenées, malheureusement, par les aléas de l'ignorance en
terme d'organisation sociopolitique, pertinente et perçante, notamment des
élites, leur permettant de se débarrasser définitivement de tous les gangs et
gangues étouffantes.
Malgré ces dernières sorties de quelques
dirigeants arabes, notamment du golfe pour moult raisons, ils restent hélas
attachés aux mirages - parlottes - qui nous ont menés là où on est. Errants ! A
l'image de ces fabuleux fakirs assis en lotus sur des tapis volants, en train
de vadrouiller au gré des vents -conjonctures - du Machrek au Maghreb et
vice-versa, fonctionnant, en quelque sorte, grâce au moteur lubrifié par les
pétrodollars actuellement ronflants à plein gaz dans les marchés financiers.
Les dernières « bonnes nouvelles », annoncées
par les forces agissantes sur les fluctuations de l'évolution économique et
financière internationale, ont pour seul but de tranquilliser - endormir -, y
compris par le mensonge régulé, les pays arabes pétroliers et gaziers ainsi que
les strates sociales démunies des USA, tout particulièrement, afin que les
gouvernants Euro-USA se concentrent uniquement sur le devenir géoéconomique
d'Israël et de sa géostratégie politico territoriale devenue de plus en plus
extensible, en terme d'influence avec l'Arabie Saoudite, y compris auprès et
au-delà des pays du golfe arabo-persique, objet de frictions planifiées à moyen
terme, qu'Israël avec l'Egypte sont en train, d'une façon ou d'une autre,
d'influencer les tempéraments des uns et des autres, et ce, aux moments
opportuns. A l'image du charivari, synchronisé, de ces dernières semaines
préramadhanesques.
Décidemment la tranquillité et la stabilité,
dans la région des prophéties monothéistes, n'arrange pas l'Etat d'Israël
habitué, par la force de son Histoire, aux troubles et l'instabilité
existentielle de son peuple depuis des millénaires. Une angoisse permanente. En
effet, c'est une constante soi-disant d'essence religieuse, alors qu'elle est
surtout extrémiste, menant le peuple élu au sens contraire de sa terre telle
que promise par Yahvé : Vivre en paix. Ses faux dévots en avaient décidés
autrement !
Ainsi, durant des millénaires, des millions
d'innocents israéliens furent malmenés par les pires exactions en tous genres.
Le dernier, datant du milieu du siècle écoulé, est ignominieux sur tous les
plans. Cependant cela n'efface, encore moins justifie, en rien les comportements
et faux-fuyants actuels de ses protecteurs et maîtres à penser extrémistes. En
rien !
A force d'user des effets de ses traumatismes
historiques, Israël pourrait un jour se retrouver confronté au retournement de
situation, en terme d'oublis de ses supplices par la mémoire collective
internationale voire par ses futures générations gavées par des craintes,
incessantes sur leur devenir, les transmettant aux générations palestiniennes
et, surtout, aux…extrémistes sans cesse, également, rechargeables indéfiniment
an craintes et haines. Ainsi sont les fruits de la violence basée sur la hargne
d'avoir toujours raison sur autrui et, ce qui est démentiel, sur l'Histoire !
Les dernières déclarations du Pentagone
s'inscrivent dans ce sens. Un plan d'attaque, contre l'Iran, est tout prêt
affirme le chef d'Etat Major des forces militaires US. Cela pourrait servir,
également, d'un avertissement direct à l'intention de l'Iran et, à partir de
la, tenter de rendre caduque l'entente scellée entre ce la République islamique
iranienne avec celle de la Syrie, le parti libanais du Hezbollah et celui du
Hamas palestinien. Ajouter à cela la maturité des classes politiques libanaise,
iranienne, dans leur ensemble, avec toutes leurs tendances et sensibilités
divergentes, pour leurs prises de positions pertinentes à l'encontre des enjeux
et défis actuels et futurs dans la région du Moyen-orient et ailleurs.
Le Monde arabe,
du levant du soleil -Machrak- jusqu'a son coucher -Maghreb-, aussi longtemps
qu'il s'éloigne des vertus de la Démocratie, dans l'union réelle des forces
progressistes intergénérationnelles et des territoires actuellement
déchiquetés, conjuguées à celles -les vertus - de la diversité des opinions et
des intelligences, il se saurait que se rapprocher inévitablement auprès des
affres de la démagogie et ses multiples effets pervers.
Le Maghreb, quant à lui, jadis base arrière
et de fortification des liens autour de l'Andalousie, avait subit les plus
terribles croisades que celles du Machrak, disloquant un seul territoire et une
même population.. A l'occasion de la fête du trône, les déclarations du jeune
roi du Maroc, à l'intention des gouvernants de l'Algérie, dénotent clairement
ses préjugés à l'encontre de la construction géographique et géoéconomique
dudit Maghreb.
Ses affirmations,
sur la marocanité de l'ex Sahara espagnol, sont intervenues à la suite d'une
recrudescence d'allégations de part et d'autres dont celle de la dernière
sortie du guide libyen jugé, par les officines du Maghzen, comme partial voire
comme une combine entre l'Algérie et la Jamahiriya libyenne. A moins que ce
soit tout à fait le contraire par ces temps caractérisés par des versatilités
quotidiennes inouïes.
Du temps du défunt Président Houari
Boumediene, il n'existait aucune ambiguïté sur la position de l'Algérie sur le
dossier du Sahara occidental. Aucune ! Elle était clairement affichée. Sans
ambages ni ombrages, encore moins de phraséologie pompeuse et édulcorée, voire
ne voulant rien dire, cachant les profondes intentions personnelles. Il ne
jouait pas à l'usure mais plutôt à de la mesure des rapports de force démontrés
au quotidien.
Les opérations de représailles en sourdine
faisaient rage. Il communiquait en morse - il existe des blagues croustillantes
à ce sujet - avec le défunt Hassan II lequel pour sa part usait de subterfuges
régionalisés pour arriver à ses fins. Infaillibles. Nombre des proches du
défunt Président, notamment parmi les membres du conseil de la révolution,
s'éclipsaient aux moments critiques de la crise entre les deux pays frères. Il
se sentait déjà esseulé à cause de ce dossier et tant d'autres au plan interne.
C'est déjà le
temps des retournements et reniements. A ce propos, quelques membres du dit
conseil avaient jalousé leurs semblables, juchés au sommet du pouvoir,
bénéficiant des égards du Maghzen alaouite, via la France mitterrandienne, du
temps de Hassan II sachant captiver, à l'image d'un cheikh de zaouïa, les
prédisposés à l'enchantement expéditif de la manière douce sinon forcée voire
violente.
D'après, l'ex Ministre de l'Industrie et de
l'Energie, M. Belaid Abdessellam rapportant, dans son livre intitule « Le
Hasard de l'Histoire », les propos du défunt Président à quelques mois de sa
mort en fin de l'année 1978 : « Pourquoi, le roi du Maroc avait insisté pour
qu'on se rencontre rapidement dés cet automne. Il avait ajouté qu'au cas où on
ne se voit pas cette fois-ci, l'on ne se rencontrera jamais. Pourquoi
m'avait-il dit çà ? ».
Effectivement, ils ne se sont pas vus. Au
préalable, le défunt président, tout en colère contre celui mauritanien Ould
Dadah et ensuite dépité par la mort du jeune révolutionnaire sahraoui Mohamed
Lamine el Wali, avait annoncé à l'intention du défunt Hassan II que le problème
du Sahara occidental lui fera gangrener le cerveau. Tel un Cancer ! La suite, tout
le monde la connaît. C'était le temps des forts caractères allant jusqu'au bout
de leurs idées et intentions. Et des messages codés !
Après la disparition inopinée du 1er chef de
l'ANP, le roi Hassan II en avait donc profité à outrance et, surtout, gagné du
temps précieux permettant aux maîtres à penser du Maghzen alaouite de concocter
des moutures appropriées aux exigences des temps présents. Le projet de
l'autonomie, des « territoires sahariens », tel que conçu par les officines du
Maghzen, en est le parachèvement de ce processus dont nous observons l'une des
étapes décisives. En attendant d'autres idées - subterfuges - en couvaison dans
ce sens. En analysant, avec le recul dans le temps, profondément les dernières
déclarations du roi Mohamed VI, ces détours sont déjà en train de se dessiner.
L'essentiel, nous
semble-t-il, pour nos actuels stratèges en géopolitique, c'est de deviner la
méthode adoptée et surtout le timing retenu par le Maghzen susceptible qu'il
les enrobe, sous une nouvelle mouture, auprès de la scène régionale et
internationale et surtout dans l'intention de susciter les réflexes solidaires
des monarchies du golfe. Et si les projets sont déjà faussés, qui va payer la
facture à la fin ? (1). Cette ambiance délétère s'apparente à une anecdote
racontée dans l'un de nos précédents articles et que nous jugeons utile de
rappeler ci-dessous.
Alors, ce ne serait que de l'emballement
conjoncturel par défiance, de part et d'autre, afin de camoufler des complexes
personnels et les coups fourrés d'hier et peut-être en vue. Qui sait ? Et puis
quoi, encore !(2)
Notes :
(1) Deux cousins
étudiants, à Constantine, ont eu l'idée d'aller se régaler de rôtis de tétés
d'agneaux N'ayant pas suffisamment d'Argent, ils ont concocté un stratagème
pour solutionner le problème. Ils téléphonent à leur oncle, agriculteur de son
état et habitant à 50 km, l'invitant à manger de la tête d'agneau sans lui
souffler un mot sur leurs possibilités financières. Il fut ravi et prend son
portefeuille plein de billets de 500 da en cas de besoin. Après le festin, tous
les trois se lavent les mains au lavabo. Puis les cousins commencent à laver
leurs mouchoirs lentement pour que l'oncle passe à la caisse. Le vieil
agriculteur les observe et compris tout de suite leurs intentions. Alors, il
ôte son chèche long de 4 mètres de long sur 20 cm de large et commence d'abord
à le mouiller tout en leur disant : « Aujourd'hui, c'est le jour du lavement
des chèches »
(2) Peu avant
l'indépendance nationale, un vieux charretier s'était reconvertit en chauffeur
de taxi transporteur des voyageurs. Un jour, il fut stoppé au milieu du trajet
M'sila-Bordj bou Arreridj, par un jeune garde mobile français lequel le
questionna sur sa provenance et vers quel lieu il se dirige. Alors le nouveau
clandestin, apeuré, tout en emballant inconsciemment le moteur de sa voiture à
l'arrêt, répondit en français alors qu'il ne savait rien de cette langue encore
moins qu'il connaît le sens de ses mots. On le lui avait appris une seule
phrase en cas de pépins avec les gendarmes. Celle-ci est: « je viens de M'sila
et après ? ». Alors, interloqué, l'imposant officier n'hésita pas de lui
infliger une gifle carabinée qu'il tomba groggy sur le volant de sa voiture. En
fait, il s'agit d'un coup fourré de la part de ses camarades taxieurs
clandestins chevronnés. C'est, en quelque sorte, son baptême de feu dans sa
nouvelle profession.
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Posté Le : 05/08/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ali Brahimi
Source : www.lequotidien-oran.com