L'élevage extensif pose problème

Plus d'une semaine après la découverte du premier cas dans la localité d'Iguettafen, dans la commune de Aïn Turk, l'épizootie de fièvre aphteuse poursuit inexorablement et fatalement son avancée. En fait, l'incinération massive d'animaux d'élevage atteints par la fièvre aphteuse continue.Hier, un autre foyer a été détecté au village Izouad, dans la commune d'Ath Laâziz, portant ainsi à 10 le nombre de foyers détectés. Deux bêtes ont été atteintes par le virus. A Lakhdaria, à l'ouest de Bouira, 18 cas ont été détectés. «Ce foyer a été déclaré suite à une introduction dans cette région de bovins achetés à Beni Slimane et Tablat, dans la wilaya de Médéa, où plusieurs cas ont été signalés», a souligné une source de la DSA de Bouira.Les services vétérinaires ont procédé à la désinfection des lieux et à la vaccination des cheptels existants. Jusqu'à hier, 274 bovins ont été atteints par cette maladie, qui se propage de plus en plus. Au fur et à mesure que l'épizootie gagne du terrain, la panique suit. La propagation rapide de cette épidémie s'explique par le fait que la wilaya de Bouira, qui compte quelque 72 000 bovins, est «cernée» par d'autres régions, où la maladie a fait des ravages, à l'image de Sétif, Béjaïa, Tizi Ouzou, Médéa et Bordj Bou Arréridj. Les éleveurs, notamment les propriétaires des cheptels dans les zones rurales, comme Tikjda, redoutent le pire.Les mesures prises par les pouvoirs publics pour stopper l'avancée de cette maladie sont compliquées et difficiles à mettre en ?uvre. Dans les zones montagneuses, la campagne de vaccination n'a pas touché tout le cheptel. Raison : les produits sont insuffisants et les vaccins arrivent au compte-gouttes. «En principe, nous attendons l'arrivage d'un quota aujourd'hui (vendredi)», a indiqué un vétérinaire.En attendant de recevoir d'autres doses de vaccin pour immuniser le reste du cheptel, à Bouira, environ 2000 doses ont été réservées contre la fièvre aphteuse. Selon, le DSA de Bouira, Rachid Morseli, «environ 30 000 bêtes ont déjà été vaccinées sur les 72 000 que compte la wilaya de Bouira». Par ailleurs, ce sont des centaines et même plus de bovins en zones de montagne, notamment à Tikjda, qui risquent d'être décimées par la maladie. Le virus a, selon des sources, atteint plusieurs têtes.Un éleveur de la commune de Taghzout a trouvé 4 cadavres de vaches, visiblement touchées par le virus près de Tikjda. Côté éleveurs, la crainte de voir disparaître leurs troupeaux à cause de la fièvre aphteuse attise les tensions. A Tikjda, l'élevage extensif pratiqué par certains éleveurs, où les animaux errent dans la nature, échappe à tout contrôle sanitaire.La mission des services agricoles et ceux des services de sécurité mobilisés pour faire face à toute circulation ou acheminement des animaux s'est compliquée davantage. La vaccination de quelque 2000 têtes à ce niveau demeure impossible, puisque trouver ou localiser ces cheptels dispersés dans les montagnes est de plus en plus difficile. Les éleveurs sont désormais appelés à coopérer avec les services agricoles pour éviter d'être ruinés à cause de cette maladie.