Algérie

L'Egypte veut un retour sur investissement


L'Egypte veut un retour sur investissement
Le chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA) égyptiennes, le maréchal Hussein Tantaoui, dont le pays a activement soutenu la révolte de la population libyenne contre le régime d’El Gueddafi, a entamé hier une visite à Tripoli. Selon un responsable militaire égyptien, cité par la presse internationale, ce déplacement «vise à définir de nouvelles perspectives de coopération». En clair, le Marchal Tantaoui y est allé plaider la cause des entreprises égyptiennes qui ont déjà été prises de vitesse par les firmes françaises, américaines, britanniques et italiennes dans la course au vaste marché de la reconstruction que représente aujourd’hui la Libye. Dans l’entourage du patron de l’armée égyptienne – et qui se trouve être de fait aujourd’hui le chef de l’Etat – on ne s’en cache d’ailleurs pas. La preuve ' Hussein Tantaoui a été précédé à Tripoli par une importante délégation formée de ministres et d’hommes d’affaires. Les discussions avec le CNT devaient globalement porter sur les projets d’infrastructures et de reconstruction. Selon l’agence officielle égyptienne Mena, de nombreux accords et protocoles de coopération doivent être signés. Actuellement frappée de plein fouet par la crise économique, l’Egypte – qui comptait avant l’insurrection contre Mouammar El Gueddafi une importante communauté d’immigrés en Libye – espère aussi que Mustapha Abdeljalil autorisera également le retour des travailleurs égyptiens. Surtout qu’ils sont au moins 1,5 million à être revenus en Egypte grossir les rangs des millions de chômeurs que compte déjà le pays. À la conquête de l’ouest… Le fait que le maréchal Tantaoui effectue sa première visite officielle à l’étranger en qualité de chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA) prouve l’importance que revêt la Libye pour l’Egypte. Sur le terrain, la situation reste précaire. Le gouvernement libyen éprouve toutes les peines du monde à rétablir la sécurité et, surtout, à convaincre les milices de déposer les armes. En l’absence d’un réel dialogue inter-libyens, les conflits intertribaux s’exacerbent avec pour toile de fond une course effrénée pour le pouvoir. Pas plus loin que dimanche, des milices rivales se sont affrontées au sud de Tripoli, relançant les inquiétudes dans un pays qui sort d’une guerre civile de plusieurs mois. Une milice de la ville de Gharian, à 80 km environ au sud de Tripoli, s’est opposée à un autre groupe armé non identifié, a indiqué à la presse un responsable du cabinet du Premier ministre, Abdel Rahim Al Kib. La milice de Gharian s’était déjà, ajoute-t-on, battue vendredi avec une autre milice, cette fois originaire de la ville voisine d’Al Assabia.     
Les violences ont commencé vendredi quand un habitant d’Al Assabia a tué un résidant de Gharian, a indiqué une source au sein du Haut comité de la sécurité. Deux personnes ont été tuées et au moins 39 blessées dans les heurts qui ont suivi. Les violences, au cours desquelles des roquettes Grad ont été tirées, ont pris fin samedi soir quand le ministre de la Défense, Oussama Joueili, s’est rendu sur place. Début janvier, des combats, qui ont fait quatre morts, ont, rappelle-t-on, opposé en plein centre de Tripoli des groupes d’anciens rebelles. A  signaler, enfin, que durant la journée d’hier, le président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping, s’est également rendu à Tripoli pour exprimer aux autorités libyennes la disponibilité de son organisation à faciliter les contacts entre la Libye et les autres pays africains. Des pays dont le CNT ne voulait pas entendre parler durant la guerre civile en raison de leur soutien avéré à El Gueddafi. Par la même occasion, Jean Ping a demandé également à connaître la nouvelle politique africaine de Tripoli.
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