Algérie

L'Egypte vacille toujours Le ministre de la Justice démissionne avant un remaniement



L'Egypte vacille toujours Le ministre de la Justice démissionne avant un remaniement
Les islamistes aux commandes du pays depuis une année ne parviennent pas à calmer aucun front. Economiquement, politiquement et socialement le pays reste otage de calculs politiciens. De remaniement en remaniement, la terre du Nil cherche toujours un apaisement qui permettra au pays de se relancer. Dans la perspective de trouver le point d'équilibre, le président Morsi, élu l'été dernier, annonce un énième remaniement. Son ministre de la Justice, Ahmed Mekki, devance les évènements et présente sa démission. M. Mekki «a
présenté sa démission dimanche matin. Il reste en fonction jusqu'à la nomination d'un nouveau ministre dans le cadre du remaniement ministériel attendu», a déclaré le porte-parole du gouvernement, Alaa al-Hadidi, cité par l'agence officielle Mena, confirmant une information des médias d'Etat.
Un conseiller du président Mohamed Morsi a indiqué aux agences de presse que le remaniement toucherait huit portefeuilles, y compris des ministères «importants».
L'opposition réclame depuis des mois un gouvernement d'union nationale et conditionne sa participation aux législatives, qui pourraient avoir lieu à l'automne, au limogeage du Premier ministre Hicham Qandil. M. Mekki, un magistrat dissident et respecté sous le régime déchu de Hosni Moubarak, essuie aujourd'hui les critiques acerbes de l'opposition mais aussi celle des partisans de M. Morsi. «Depuis que j'ai pris mes fonctions, certains de vos opposants insistent pour que je démissionne, en cohérence avec mes positions passées», a écrit M. Mekki dans sa lettre de démission adressée à M. Morsi et publiée par l'agence Mena. «Sous le slogan ''purification de la justice'', et avec l'adoption d'une nouvelle loi pour le pouvoir judiciaire, vos partisans ont unanimement demandé à ce que je sois limogé pour réaliser leurs objectifs et atteindre un consensus», a-t-il ajouté.
M. Mekki avait menacé de démissionner après l'adoption en novembre d'un décret dans lequel le président s'accordait des pouvoirs exceptionnels.
Le gouvernement de M. Qandil est critiqué pour son incapacité face à la grave crise économique. L'Egypte est depuis la révolte de début 2011 confrontée à une montée du chômage, à une baisse des revenus du tourisme et à un effondrement des investissements étrangers en raison de l'instabilité.
Le Caire, qui ne trouve toujours pas d'accords avec le Fonds monétaire international (FMI) sur le prêt des 4,8 milliards de dollars, fait face aujourd'hui à une situation économique critique. Le Qatar a récemment annoncé qu'il allait acheter en Egypte des obligations pour
3 milliards de dollars, qui vont s'ajouter à une assistance financière de 5 milliards de dollars au pays. La Libye a, pour sa part, promis un prêt de 2 milliards de dollars sans intérêts.
R. I.


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