Algérie

L'Egypte sur un brasier à la veille d'un verdict à risque Le commandant de la police anti-émeute égyptienne limogé



L'Egypte n'arrive toujours pas à retrouver le calme. Les affrontements se poursuivent entre les manifestants et les forces de sécurité. La violence de ces heurts a contraint, hier, le ministre de l'Intérieur égyptien Mohamed Ibrahim à limoger le commandant de la police anti-émeute notamment, après des mouvements de grève des forces de sécurité. Ces derniers se plaignent d'être mal équipés face aux manifestations violentes, a rapporté l'agence officielle Mena.
Plusieurs employés de ces forces ont organisé d'importantes manifestations ces dernières 48 heures pour réclamer leur retrait des conflits politiques, selon l'agence Mena.
Les manifestations se sont cependant poursuivies, notamment à Port Saïd où a été tué un manifestant, dans la nuit de jeudi à vendredi, lors d'affrontements avec la police à Port-Saïd, à la veille d'un verdict à haut risque dans un procès pour des violences après un match de football l'an dernier dans cette ville du nord-est de l'Egypte.
Le ministère de l'Intérieur a ordonné à la police de quitter son QG à Port-Saïd pour «apaiser les tensions», et confié à l'armée, la tâche de sécuriser le bâtiment pris pour cible à plusieurs reprises récemment. La tension est très vive à Port-Saïd depuis la condamnation à la peine capitale, en janvier, de 21 personnes, principalement des supporters du club de football de la ville, pour ces violences qui avaient fait 74 morts, notamment parmi les supporters du club adverse Al Ahly, du Caire.
Cinquante-deux autres accusés, jugés pour les mêmes évènements, doivent être fixés sur leur sort samedi. Ce verdict coïncide avec une grève sans précédent de la police à travers le pays, y compris dans la ville voisine d'Ismaïliya, où des policiers de la force anti-émeute ont indiqué qu'ils refuseraient de se déployer à Port-Saïd.
Le président Mohamed Morsi a déployé l'armée pour soutenir la police dans la ville depuis le verdict de janvier qui avait déclenché des affrontements au cours desquels une quarantaine de personnes avaient péri. La tension est remontée d'un cran dimanche après l'annonce du transfert hors de Port-Saïd de 39 autres accusés dans ce même procès dont le verdict sera rendu au Caire pour des raisons de sécurité. Parmi les accusés figurent neuf policiers et trois cadres du club de football de Port-Saïd, Al-Masry. Six personnes, dont trois policiers, ont été tuées dans la nuit dans des affrontements. Si le verdict était favorable aux accusés, le gouvernement de M. Morsi, très contesté, devrait de toute façon faire face à des protestations, cette fois-ci au Caire, où des supporters du club Al Ahly ont menacé de protester. Les Ultras, les plus extrêmes des fans d'Al Ahly, ont récemment attaqué le domicile d'un ancien ministre de l'Intérieur, qui dirigeait la police au moment des violences de janvier 2011. Selon l'agence de presse officielle Mena, le ministère de l'Intérieur a prévu de déployer 2 000 policiers devant l'académie de police du Caire, où les juges doivent rendre leur verdict.
De nouveaux troubles mettraient encore un peu plus en péril les projets de réforme économique que le gouvernement peine à mettre en 'uvre, et nécessaires pour obtenir un prêt crucial de 4,8 milliards de dollars auprès du Fonds monétaire international.
R. I.


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