Algérie

L'Egypte invité d'honneur de la 45e FIA



L'Egypte invité d'honneur de la 45e FIA
Une vue de la dernière Foire d'Alger
On la surnomme Oum Dounia. On dit qu'elle est le berceau de l'humanité et de la culture, mais en matière de respect dû à la dépouille mortelle, elle a, en revanche, beaucoup à apprendre.
Décidément, l'Egypte n'arrêtera jamais de nous surprendre. En mal, malheureusement. Alors que la plaie du caillassage du bus transportant les joueurs de la sélection nationale de football ne s'est pas totalement refermée, ce pays remet ça, en se rendant coupable d'un geste inamical en direction de l'Algérie et de son peuple.
La légèreté dont ont fait preuve, en tout cas, les autorités égyptiennes avant, pendant et après l'annonce du décès de Warda El Djazairia et le mépris qu'elles ont affiché à l'égard de sa dépouille qui avait été profanée durant tout le temps qu'elle avait passé à l'aéroport du Caire, ont été ressentis comme une offense et une insulte par les 39 millions d'Algériens.
Pourtant, feue Warda a beaucoup fait pour l'Egypte et sa musique. A la mort de la diva Oum Kalthoum, c'est elle qui a pris le relais, en devenant une cantatrice mythique qui a bercé, des dizaines d'années durant, les Egyptiens. Fredonnées partout, ses chansons sont devenues des chansons cultes, des tubes planétaires écoutés aux quatre coins du monde.
Partant du postulat que la musique n'a pas de frontière, Warda a su trouver la formule et les mots pour conquérir les coeurs des gens âgés de 7 à 77 ans. Même si elle n'a jamais caché ses origines et répondait toujours présente lorsque son pays l'Algérie avait besoin d'elle, Warda aimait l'Egypte et avait beaucoup de respect pour son peuple. Pour elle, l'Egypte c'était sa deuxième patrie, et la musique pour laquelle elle s'était donné corps et âme, son univers à elle, son oxygène.
D'ailleurs, on la considérait comme une authentique Egyptienne, pas uniquement à cause de son accent, mais surtout en raison de sa très forte personnalité et de sa voix divine qui l'avaient propulsée au rang d'ambassadrice attitrée du pays.
Alors pourquoi ce revirement, cette volte-face d'un pays qu'elle avait toujours servi au détriment de sa santé et de ses proches qu'elle avait parfois abandonnés pour honorer ses contrats et animer les concerts programmés en Egypte' L'absence d'officiels égyptiens à l'aéroport du Caire le jour du rapatriement du corps vers l'Algérie et le foulement aux pieds des règles d'usage par les personnes chargées d'y veiller, est une tache noire qui risque d'envenimer les rapports, déjà, très tendus entre Alger et Le Caire.
Les funérailles grandioses auxquelles a eu droit Warda El Djazaïria à Alger, sont une réponse aux autorités égyptiennes et à tous ceux qui ont profané sa dépouille.
Il y a quelques semaines à peine, le premier président de l'Algérie indépendante nous quittait.
Comme pour feue Warda, les autorités égyptiennes avaient brillé par leur absence, alors que tout le monde les attendait, elles qui disaient, pourtant, que Ben Bella était un grand président et qu'il était un nationaliste comme Gamal Abdel Nasser.
Et dire que l'Egypte est l'hôte de marque de la 45e Foire internationale d'Alger. Après tout le mal que l'ex-président Moubarak et son régime nous ont fait, on se demande vraiment pourquoi de tels honneurs, d'autant que la nouvelle équipe gouvernementale en place n'a rien fait pour améliorer les choses. Bien au contraire, elle les a envenimées.




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