Algérie

L'Egypte construit un mur pour bloquer les tunnels de Ghaza



L'Egypte construit un mur pour bloquer les tunnels de Ghaza
En 2011, un mur souterrain devrait courir sous la frontière entre la bande de Ghaza et l'Egypte. Le but du Caire : couper les tunnels qui permettent au Hamas de s'approvisionner en armes. Si l'Egypte ne fait pas preuve de solidarité à l'égard des Algériens ces derniers temps, Oum el Dounia n'est pas non plus clémente avec les habitants de la bande de Ghaza. Ces derniers jours, de lourds engins de chantier ont pris place le long de la frontière entre la bande de Ghaza et le territoire égyptien. Même si les autorités égyptiennes restent officiellement muettes, ils commencent à enfouir des tubes et des plaques de métal dans le sol. L'édifice serait composé de plaques en acier impossible à découper ou à faire fondre et équipé de capteurs électroniques. Il pourrait, à terme, courir sous 10 des 15 km de la frontière et s'enfoncer jusqu'à 30 m sous terre. Objectif : couper les tunnels du Hamas, d'ici un an et demi.Des centaines de galeries courent, en effet, sous les 15 kilomètres de frontière. Elles permettent aux contrebandiers de passer armes et munitions au mouvement islamiste. Seulement voilà, les tunnels servent aussi à alimenter Ghaza en produits de première nécessité : nourriture, vêtements, médicaments, mais aussi cigarettes, essence et ciment. Des marchandises à très forte valeur ajoutée pour les trafiquants, alors que le blocus n'a pas été allégé depuis la guerre. « S'il n'y a plus de tunnels et si le terminal reste fermé, Ghaza va étouffer complètement. Les Palestiniens n'auront plus que les miettes que leur laissera Israël », témoignent à l'AFP des Egyptiens frontaliers de la bande Ghaza. Rappelons qu'1,5 million de personnes tentent de survivre dans la bande de Ghaza, malgré le blocus imposé par Israël sur le territoire palestinien. L'un des objectifs de l'opération « Plomb durci », conduite il y a un an par Israël, était d'ailleurs de détruire ces tunnels par lesquels transiteraient les matériaux utilisés pour fabriquer les roquettes tirées en direction du sud du pays.Mais ils ont résisté ou ont été reconstruits, Israël avait alors pointé du doigt la tolérance de l'Egypte sur le sujet' jusqu'à maintenant. Sur place, les contrebandiers restent cependant sceptiques et se moquent des informations sur la création de ce nouveau mur. Certains estiment qu'ils pourront toujours creuser leurs galeries plus profondément. D'autres doutent que l'Egypte puissent réellement mettre fin aux trafics, compte tenu du niveau de corruption de la police. Pour Khalil Sawarka, un activiste politique de la région, « les autorités du Caire ne veulent surtout pas que la situation des Ghazaouis se détériore au point qu'ils n'auraient plus rien à perdre à faire sauter la frontière avec l'Égypte », comme cela avait été le cas en janvier 2008. Les contrebandiers, eux, doutent que l'Egypte souhaite endiguer totalement les échanges, rappelant aussi qu'en 2008, les Ghazaouis avaient traversé la frontière en masse pour venir se ravitailler en Egypte, alors que la situation humanitaire se détériorait encore plus. Les contrebandiers estiment qu'un tel ouvrage, s'il est mené à son terme, ne pourra pas empêcher tous les tunnels, estimés à plusieurs centaines. Il pourrait même aider leurs affaires, en faisant monter les prix des marchandises acheminées par les souterrains restants. Le Caire, qui parle de « travaux de fortification », n'a confirmé qu'à demi-mot les informations révélées par le journal israélien Haaretz selon lesquelles l'Egypte construit avec l'aide des Américains un mur pour assécher les échanges avec le territoire palestinien, déjà sous embargo israélien.


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