Algérie

L'égypte bombarde Daech en Libye



L'égypte bombarde Daech en Libye
Dimanche, l'Organisation terroriste a diffusé une vidéo montrant la décapitation par des hommes masqués et habillés en noir de la tête aux pieds, des 21 coptes enlevés fin décembre, début janvier dernier dans la ville libyenne de Syrte. Dans cette vidéo, les 21 coptes égyptiens, en majorité des ouvriers, sont qualifiés de « croisés », et leur assassinat est présenté comme des représailles aux incidents confessionnels en Egypte. Avec ces exécutions, Daech démontre qu'elle a exporté ses méthodes barbares en dehors des régions qu'elle contrôle en Syrie et en Irak. Le Caire a annoncé un deuil national de sept jours et Al-Azhar a qualifié ces exécutions de « barbares ». « Des avions de combat égyptiens ont bombardé ce lundi matin, 16 février, la ville de Derna, contrôlée par Daech en représailles à l'assassinat de 21 Egyptiens chrétiens coptes revendiqué, le 15 février, par les membres de l'EI à Syrte », rapporte Libya Herald. « Les frappes aériennes menées par l'armée égyptienne en Libye ont ciblé des camps d'entraînement ou des dépôts d'armes relevant de Daech », enchaîne le site égyptien Ahram Online. « Le général Hafter, qui soutient les frappes aériennes menées par l'Egypte, a toutefois souligné qu'il ne souhaitait pas une intervention des troupes égyptiennes au sol », relève Libya Herald. Son aviation a participé aux attaques. Dans un entretien téléphonique accordé à la chaîne de télévision Al-Arabiya, Saker Al-Djorouchi, qui commande les forces aériennes libyennes, a annoncé « d'autres frappes aériennes en coordination avec l'Egypte ». Dans un autre entretien,accordé à la télévision d'Etat égyptienne, il a annoncé que les frappes ont tué 40 à 50 islamistes, détruit des réserves de munitions et des centres de communications. Ce n'est pas la première fois que l'aviation militaire égyptienne intervient en Libye. Entre le 18 et le 27 août 2014, l'Egypte et les Emirats arabes unis y ont mené, selon les Etats-Unis, des frappes aériennes visant des milices islamistes pour les empêcher de contrôler l'aéroport de Tripoli. L'Egypte et les Emirats arabes unis nient toute implication. Les présidents égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, et français, François Hollande, ont appelé conjointement l'ONU à réunir son Conseil de sécurité pour décider de « nouvelles mesures » contre Daech, l'Egypte insistant sur la nécessité impérative d'une « intervention ferme » de la communauté internationale pour enrayer la progression de ce groupe extrémiste en Libye. Sameh Shoukry, le chef de la diplomatie égyptienne, annonce qu'il se rendra demain au sommet contre le terrorisme, à Washington, pour demander une « intervention ferme » et internationale. « L'Egypte renouvelle son appel en direction de la coalition formée contre l'organisation terroriste Daech afin qu'elle prenne les dispositions nécessaires pour combattre l'organisation Daech et les organisations terroristes similaires sur le territoire libyen », dit-il. Les Emirats arabes unis, alliés proches du président al-Sissi, ont annoncé qu'ils « mettraient toutes leurs capacités au service des efforts de l'Egypte pour éradiquer le terrorisme et la violence qui touche ses citoyens ». La Jordanie, membre de la coalition dirigée par les Etats-Unis qui mène des frappes contre Daech en Syrie et en Irak, a « condamné, elle aussi, cet acte criminel lâche ». Elle a appelé à « ce que tous les efforts soient associés pour extirper cette idéologie extrémiste et terroriste ». Le Parlement libyen reconnu par la communauté internationale a condamné « un acte terroriste » et a exprimé sa « solidarité avec ses frères égyptiens », affirmant que ces « opérations terroristes n'affecteront pas les relations » entre les deux pays. Dans un communiqué, le Parlement a décrété un deuil de trois jours et a appelé la communauté internationale « à se solidariser avec la Libye » pour lutter contre le terrorisme. Les autorités au pouvoir à Tripoli, non reconnues par la communauté internationale, ont exprimé leur colère devant cette « atteinte à la souveraineté » nationale et qualifié d« agression » les raids égyptiens. « Nous dénonçons l'agression égyptienne contre Derna », et « nous la considérons comme une atteinte à la souveraineté libyenne », a indiqué le Congrès général national (CGN, parlement sortant) dans un communiqué lu par son vice-président, Awadh Abdelsadek.




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