Algérie

L'Egypte annonce la couleur, le Cameroun déçoit


Attention ! Les champions égyptiens sont toujours là, et ils sont décidés à conserver le titre conquis sur leurs terres il y a deux ans. La recette paraît simple : tout le monde, joueurs et entraîneurs, a été reconduit, en y ajoutant un Zidan (sans «e» mais Egyptien bon teint) qui exerce son talent en Allemagne. Dès la mi-temps de ce big match, les amateurs de statistiques ont précipitamment cherché dans les archives, voulant savoir depuis quand l'équipe du Cameroun a encaissé trois buts en une seule mi-temps. Tout au plus, ils ont retrouvé une défaite subie en 1996 face à l'Afrique du Sud. Et pourtant, personne ne manquait à l'appel, avec les Kameny, Song Geremi, Eto'o, Makoum, tous habitués de la CAN. A l'instar du Nigéria, ce Cameroun-là est-il en fin de cycle ? Tous les observateurs sont tentés de répondre par l'affirmative. Car, à l'inverse de son homologue égyptienne, cette équipe a montré ses limites avec une défense vieillissante et statique, paniquée à la moindre incursion par Zidan, qui a le culot de passer plein axe, le chemin le plus ardu dans les réseaux défensifs de toutes les équipes, quel que soit leur niveau. Une petite remarque traduit fort bien la faiblesse camerounaise, à savoir le recours aux coups de coude aux visages égyptiens. Mais ces derniers, imperturbables, ont choisi de donner du travail au préposé du marquoir. Il faut dire que l'échiquier présenté par le rusé Hassan Chehata était admirablement bien disposé avec une défense bien en place avec Goma, Saïd, qui veillaient au grain, mettant sous l'éteignoir «l'arme fatale» d'en face, Eto'o, il est vrai esseulé et qui, avec force gestes, l'a fait savoir à ses coéquipiers. Et si l'attaquant du Barça a finalement inscrit deux buts, il n'aura sauvé que les apparences, car le déclin de ce qui fut une belle équipe est effectif et visible. Besoin d'arguments pour vous convaincre ? C'est l'ancien gardien de but Antoine Bell, observateur perspicace qui les donne : «En organisant son forum il y a dix jours, la Fédération du Cameroun reconnaît elle-même que le football de notre pays est au plus mal. Ce n'est pas en quelques jours qu'on prépare une Coupe d'Afrique. Pour en revenir à la défaite face à l'Egypte, je dirai que perdre le match est une chose, mais perdre de cette manière en est une autre !» Venant de la part d'un ancien international camerounais, cet avis résonne comme une sentence. Le temps de la génération Song est-il révolu ? Il semble bien que oui, car il existe des indices qui ne trompent pas. Les Camerounais ont été dominés même sur le plan physique, là où, d'habitude, ils excellaient. Il faut reconnaître à leur décharge, qu'ils ont affronté une équipe égyptienne épanouie et complète dans toutes ses lignes, possédant beaucoup de répondant sur tous les plans, avec des joueurs intelligents, animés par un esprit de conquête jamais démenti. Une preuve ? Même en fin de match, à 4 à 2, ils ont continué à attaquer afin d'améliorer leur goal-average. A présent, toutes les délégations présentes au Ghana sont averties : l'Egypte, ce champion, il va falloir aller le chercher. Avis aux amateurs ! Comparé au remarquable spectacle du match Egypte - Cameroun, le débat Soudan - Zambie fut un dessert classique après le festin servi par les Pharaons. Si le public est resté dans les tribunes, c'est parce qu'il voulait voir de près les futurs adversaires de ses favoris, ces quatre formations figurant dans le même groupe. Que dire de ce débat, sinon que la logique a été respectée, la Zambie figurant régulièrement en Coupe d'Afrique alors que le Soudan est réapparu après 32 ans d'absence. Plus techniques, plus vifs que les grands gabarits soudanais, les «Chipolopolos» ont déroulé, se permettant même de lancer dans le bain un junior de 17 ans, un indice très révélateur de la confiance retrouvée. Sous la baguette de leur stratège Dambalé (n° 10), les Zambiens se trouvent nantis de trois précieux points. Cette situation favorable devrait leur permettre d'être plus ambitieux qu'ils ne l'étaient à la veille du coup d'envoi. Or, face à un Cameroun en plein doute après la débâcle essuyée face à l'Egypte, ils se disent certainement qu'il y a un bon coup à jouer samedi prochain, dans ce stade de Babayara Stadium où les spectateurs ont été gâtés mardi soir.
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