Algérie

L'Egypte annonce la couleur



On était impatient de revoir cette équipe d'Egypte que les Fennecs d'Algérie ont écarté de la route du Mondial 2010. Personne n'était forcé d'accorder du crédit aux déclarations du coach Shehata, qui a précisé que ses joueurs avaient oublié leur cruelle désillusion après la défaite subie à Khartoum. De telles affirmations, a-t-on dit, sont de bonne guerre, car elles visent à rassurer les joueurs sur le plan psychologique. Il ne faudrait oublier, en effet, que la majorité des capés, au vu de leur âge, n'auront plus l'opportunité de disputer une coupe du monde. Et nul n'ignore ce que représente cette compétition pour tout footballeur, quel qu'il soit.

 Lorsque le virevoltant Obasi a crucifié le gardien El-Hadary, on a cru que les Egyptiens étaient dans de beaux draps, surtout que les Nigérians faisaient du milieu de terrain leur territoire, avec des passes redoublées. Et là, précisément, il faut bien évoquer ce trait de caractère spécifique aux footballeurs Nigerians, à savoir cette suffisance - à ne pas confondre avec la confiance - qui leur a finalement joué un mauvais tour. Car, enfin, au moment où ils ont eu l'occasion d'inscrire un second but qui leur aura permis de prendre le large et de faire douter leurs adversaires, les Nigerians ont déserté leur camp. C'était suffisant pour que l'avisé capitaine Egyptien Ahmed Hassan alerte par une longue balle en profondeur, l'attaquant Motaeb. La sortie hasardeuse du gardien des «super Eagles» a fait le reste. Il a suffi d'un dribble pour pousser le ballon dans les bois vides. Il est évident que cette réalisation a fait des dégâts dans le camp nigerian. Les hommes du coach Amodu ont certainement gambergé dans les vestiaires, car neuf minutes plus tard, ils encaissèrent un second but par ce même Ahmed Hassan qui ne porte pas le brassard par hasard. En effet, et en dépit de son âge, cet élément est le véritable leader de cette équipe. Il sait quand il faut accélérer ou calmer le jeu. Il sait aussi lorsqu'il faut exhorter ses partenaires. Remis en selle par cet avantage, les Pharaons ont fait valoir par la suite la qualité de leurs automatismes. Ce n'est pas génial mais on conviendra que leur jeu collectif a fini par user, physiquement et moralement les Nigérians. Certes, ces derniers pourraient invoquer le penalty que ne leur a pas accordé l'arbitre pour une évidente faute de main d'un défenseur égyptien, mais ils doivent reconnaître qu'ils ont été surclassés par un adversaire plus calme et surtout plus expérimenté. C'est simple: même l'absence du stratège Abou Treika est passée inaperçue. Au sein de l'équipe d'Egypte, le jeu collectif est un impératif depuis des décennies. Par cette victoire sur le Nigeria, les Pharaons annoncent la couleur et entendent garder le titre, ce qui serait une performance inédite. Il est évident que, comparé au choc Egypte-Nigeria, le match entre le Bénin et le Mozambique était beaucoup moins attrayant pour les spectateurs. Néanmoins, c'était le même enjeu, en l'occurrence les trois points finalement au bout d'une rencontre d'un niveau très moyen pour ne pas dire médiocre, les deux équipes se sont neutralisées. Ce nul ne fait pas leur bonheur, et particulièrement le Bénin qui espérait entamer ce tournoi par une victoire. Ce qui est certain, c'est que ce résultat arrange les affaires des Pharaons, à qui, sauf catastrophe, la première place de ce groupe est promise.




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