Algérie

L'égo flatté des économistes en chef



L'égo flatté des économistes en chef
Il y a des demandes qui font chaud au c'ur. La demande faite par le FMI à l'Algérie pour participer au renforcement de ses capacités de prêt flatte l'égo de nos dirigeants. Ainsi, la bonne nouvelle est dans le fait que l'Algérie passe de statut d'emprunteur à celui de prêteur. Cela serait la preuve de la bonne gestion financière du pays. L'égo de nos dirigeants est tellement flatté qu'ils vont étudier la demande de l'institution de Bretton Woods. Il n'y a pas eu de réponse immédiate, histoire de montrer la difficile équation et le sérieux de nos économistes en chef.Pourtant, la réponse tombe sous le sens. Il ne sert à rien de prêter à 2% quand le taux d'inflation est de 2,5%. Primo, l'Algérie perdra de l'argent. Secundo, cet argent permettra à des pays exportateurs de sortir de la crise et de revenir sur le marché. Tertio, l'Algérie au lieu d'utiliser son excédent pour renforcer son industrie et réduire ses importations aura permis à d'autres pays de pouvoir lui exporter à nouveau des produits contre ses hydrocarbures.Les mêmes économistes en chef savent que l'Algérie après son rattrapage social devra nécessairement trouver les moyens de son industrialisation. Le modèle dit de substitution aux importations peut être mis en 'uvre de façon rapide en association avec des entreprises appartenant à des pays émergents.La politique de développement du secteur pharmaceutique ne peut se faire sans de réelles alliances entre les groupes et entreprises algériennes avec les indiennes, cubaines et sud-africaines. Dans le secteur de la mécanique, vouloir à tout prix que le groupe français Renault s'implante en Algérie ne peut suffire comme politique. Les grands groupes automobiles sont devenus pour la plupart des assembleurs de pièces détachées fabriquées ailleurs.Il serait peut être temps que nos économistes en chef puissent libérer la décision au niveau du top management des entreprises et leur permettre de prendre des décisions stratégiques au mieux des intérêts de l'entreprise algérienne. Cet immobilisme au niveau des dirigeants des entreprises est dû aux différentes lois restrictives du corpus judiciaire algérien ainsi qu'au tutorat imposé par les ministères de tutelle.Il serait anormal que le gouvernement pense à financer des entreprises étrangères par le biais du spécialiste de l'ajustement structurel, destructeur des entreprises du tiers-monde. Il serait par contre souhaitable que le gouvernement réfléchisse aux alliances possibles pour nos entreprises avec celles des Brics. Mais pour cela, il faudrait que l'égo de nos dirigeants économiques ne soit pas surdimensionné et que l'intérêt bien compris de notre industrie soit pris en compte.
A. E.




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