Algérie

L’Égérie et le Djin d'Adjel Hamida, (Poésie) - Éditions Boulianne, Montréal, 2006



L’Égérie et le Djin d'Adjel Hamida, (Poésie) - Éditions Boulianne, Montréal, 2006
Présentation

Adjel Hamida est né le 17 février 1972 à Mostaganem, en Algérie. L’auteur exerce actuellement le métier de professeur de collège, où il enseigne à ses élèves les rudiments de l’art et du dessin. Amoureux de poésie et impressionné par la poésie de Charles Baudelaire et de Jacques Prévert, Adjel Hamida se consacre à l’écriture de poèmes et trouve dans la poésie autant de magie que de force pour donner forme et corps à ses sentiments.
En 2006, l’effort fourni par cet auteur, fut enfin comblé par la rencontre d’Adjel Hamida avec l’éditeur Guy Boulianne. Celui-ci lui a proposé d’éditer ses poèmes dans un recueil intitulé « L’Égérie et le Djin ».

Extraits
Mon coeur éprouvé


Ma vie n’a rien d’un opéra de Verdi
Ou « Les Quatre Saisons » de Vivaldi

Ma vie est une morte saison
Un échec cuisant

Des libellules, ils pullulent comme des libellules
Autour de mon sourire, un fanal
Des envieux, enviant mon air coquet

Alors, que dans mon coeur éprouvé
S’élève une symphonie automnale
Orchestré par un sort gorgé d’ironie

Et ce mal qui s’entête et tempête
Seul, outre mes orées
Mes lisières, je vis ma misère

Le temps persifleur
Viole mes fleurs
Et déterre mes souhaits et mes semences..

Frustré, le regard sur la jetée
Envieux, j’envie ce rocher
A qui, renaquit

Dans l’utérus outremer
Une vague cristalline
Plate, frêle et téméraire

Se muait au long de son trajet
Se rengorgea comme une rose trémière
Et devint une déferlante Lame

Qui s’éclata en larme
En se jetant sur ce brisant
Elle riait comme une folle

Il pleurait comme un tison
Après, les fugaces retrouvailles et le repli
La revoilà qui revient à lui

Alors pourquoi, mon coeur rêche, poli
Attend ton retour
Toi, qui n’est jamais revenu



Les fleurs du mâle


Lorsqu’on est dépassé
Par les énoncées célestes
Vulnérable et pauvre mortel
On a que le droit de vivre
Pour égayer l’être cher
L’amour de sa vie

Envoûté
On a que le pouvoir
De subir
Ses sales caprices
Et que la capacité
De danser
Suivant l’accord changent
De ses notes

Criblée par la rafle
De ses regards
Qu’il égrène
Sur la ligne de notre peau
Et exposé
A l’inconstance de ses humeurs
Et ses mœurs irradiés
On meurt et on vit
Selon son souhait

Brutalisé
Sans liberté et non affranchi
On est qu’un nombre impair
Non autorisé
A penser
Juste à vouloir
Lui plaire



Sexy sexe opposé


À la traîne
Je suivais le troupeau des plantigrades
Les viriles velus

Rien ne me briguait
Au milieu d'eux
Sans aucune intrigue
Je suivais le long rang

Mes yeux tous rouges
Me piquaient
Traqués par l'odeur de leurs aisselles poilues

Ma tête coincée
Dans les nuages ocres
Qu'ils crachaient
Quand, d’autres mâchaient leur chique

S'ils ne souriaient pas
En montrant leurs dents jaunes
Ils m'empoisonnaient avec leur mauvaise haleine,
À l'odeur du tabac

Je baillais
En plein causette
Leur bavardage était un vrai casse-tête

Lorsqu'ils se prenaient
Pour les chevaliers
De la table ronde
Qui refaisaient et défaisaient le monde

Haltant
Je suivais, sous un soleil blindé
En marchant dans leurs ombres
Mon barda sur le dos

Déshydraté, avec ma nuque nue
J'essayais de glaner l'humidité
De quelques brises
Egarées, venues d’ailleurs, de l’autre coté

À la traîne
Je poursuivais la troupe
De mes semblables
Entre dune et sable

Mais rien ne m'égayait
À leur compagnie
Je m'ennuyais

Et rien ne me tenait à Coeur
Que d'aller à l'encontre
Du courant
Et rejoindre l'autre rive

Aimanté, sans bruit
Peu à peu, je me détachais
De la longue file

Déserteur, vers l'autre rive
Le domaine du sexe opposé
Sexy sexe opposé

Pourtant tout ce qui semblait
Nous différencier, nous unissait
Il était l'envoûtement doux

Son sourire
Etait le gazouillis d'une fontaine
Son regard était dompteur
Et son bagout était enchanteur

Il était l'autre
Le mister
Qui attisait ma curiosité
Il était ce que je n’étais pas

Le Sexy sexe opposé
L'espèce, ma moitié
Qui me complétait
Mon meilleur ennemi

Mon demi
Que je cherchais
Qui m'intriguait
Et me briguait


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