Algérie

L'efficacité du Comité exige davantage de mesures en termes de vigilance



Dans le but de lutter totalement contre la fraude et le transfert illicite des capitaux vers et à partir de l'étranger, l'efficacité du Comité créé récemment pour assurer le suivi des transferts en devise exige davantage de mesures en termes de vigilance au niveau interne des banques et de la transparence vis-à-vis des citoyens.Rapportés par l'aps, des experts financiers ont estimé, hier, que l'efficacité du Comité créé récemment pour assurer le suivi des transferts en devises vers l'étranger, exige davantage de mesures en termes de vigilance au niveau interne des banques et de la transparence vis-à-vis des citoyens. De l'avis de l'ancien ministre des Finances et expert financier, Abderrahmane Benkhalfa, les banques de la place, mais surtout les Douanes algériennes, doivent aujourd'hui faire preuve de plus de vigilance, au même titre que la Banque d'Algérie et le ministère des Finances. Outre le contrôle des flux globaux, dont est chargé ce nouveau Comité de veille, les banques sont appelées, a-t-il dit, à «approfondir à leur niveau le contrôle des dossiers». M. Benkhalfa a, dans ce sens, mis en garde contre les spéculateurs qui pourraient profiter de la situation politique que traverse l'Algérie pour s'adonner à de la surfacturation au titre des opérations d'importation. « Nous importons chaque année de 45 à 48 milliards de dollars de biens et 10 milliards de dollars en services. La vraie vigilance doit se faire à l'intérieur des banques car ce sont elles qui peuvent vérifier cas par cas et voir si les spéculateurs, profitant de la situation actuelle du pays, ne sont pas en train de gonfler leurs factures d'importation ». Pour lui, la responsabilité pèse sur les directions bancaires, les agences bancaires et les inspections internes des banques qui «devraient passer en revue l'intégralité des dossiers et détecter d'éventuelles situations inhabituelles». Relevant que sur les 2 000 agences bancaires existant en Algérie, 1 500 agences environ, traitent quotidiennement des dossiers d'importateurs, M. Benkhalfa a expliqué que «comme le contrôle des banques s'opère pour les flux financiers uniquement, il revient donc aux Douanes de redoubler de vigilance pour suivre minutieusement les flux physiques». La Direction générale des Douanes a annoncé récemment la création, depuis huit mois déjà, d'une Commission chargée de la lutte contre la fraude et le transfert illicite des capitaux vers et à partir de l'étranger, rappelle-t-on. Interrogé sur le même sujet, l'expert financier, Lies Kerrar, recommande, pour sa part, une «gestion plus transparente» des transferts en devises, en rendant public, périodiquement, plusieurs documents financiers. Il s'agit, a-t-il expliqué, de la publication d'un état hebdomadaire des réserves de changes et des engagements de la Banque d'Algérie (BA) en matière d'importation sur un an et d'autres transferts sur cinq ans, d'un état hebdomadaire des opérations d'importation couvertes par la BA avec les montants et les biens et services concernés, ainsi que d'un état de toute opération de financement non-conventionnel planifiée par le Trésor ou effectuée par la BA. Cet expert préconise aussi la publication d'un état actualisé et consolidé des comptes de tous les déficits des entreprises publiques et autres établissements publics, depuis cinq ans, la publication trimestrielle de l'état actualisé et consolidé des comptes des caisses de sécurité sociale, des retraites et du chômage, ainsi que de l'état détaillé des crédits contractés auprès des banques publiques et bénéficiant de la garantie de l'Etat, dont le montant excède 500 millions de dinars. La publication des comptes trimestriels du Fonds National d'Investissement et de toutes ses opérations d'investissement et le détail du portefeuille d'actifs, ainsi que la publication des états financiers des contrats publics supérieurs à un milliard de DA, attribués par l'Etat au cours des dix dernières années, pour évaluer la dette fiscale implicite, ont été également recommandés par M. Kerrar, qui s'inspire des propositions du Collectif des experts NABNI (Notre Algérie Bâtie sur de nouvelles idées), dont il fait partie. Il y a une semaine, un comité de suivi des transferts en devises, composé de hauts fonctionnaires du ministère des Finances, de représentants de la Banque d'Algérie (BA) et de la Communauté bancaire (ABEF), a été mis en place dans le souci de renforcer la vigilance en matière de transactions financières avec le reste du monde.


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