Algérie

L?Effet Tarantino


Les effets spéciaux, la violence aveugle ont envahi comme on le sait, le cinéma américain . II y a rarement le plaisir simple de la narration. On craignait à juste titre le film en compétition de quentin Tarantino : Death Proof (boulevard de la mort) pour ses meurtres en série et ses effets chocs. II n?y a pas eu de surprise : le film est pire que ce que l?on imaginait. Inutile de dévoiler ici le sujet, le moteur essentiel est un bla-bla insipide d?une bande de femmes d?Austin au Texas, juste pour meubler l?écran de l?ennui. Puis, c?est le déchaînement apocalyptique de la violence. Tarentino vise de plus en plus bas et ses fans à Cannes et partout en redemandent. Au contraire, un autre film américain Paranoïa Park, de Gus Van Sant, en compétition, paraît un chef-d??uvre à côté . La mise en scène est très subtile, cela n?est pas un sinistre gadget comme le fait Tarantino. Riche travail de fiction pour faire le portrait d?Alex, 16 ans, habitant Portland, passionné de sport et skateur de grand talent . Mais un jour, par accident, il provoque la mort d?un agent de sécurité. Du jour au lendemain, sa vie bascule. L?objet et le sujet de ce film , c?est le portrait d?Alex. On saisit aussi ce que décrit parfaitement Gus Van Sant, à savoir l?espace familial quand les parents divorcent et larguent leurs enfants (c?est le cas d?Alex et de son petit frère), dans une situation de rage et de désespoir. D?emblée, on aime aussi le film allemand Urzham de Volker Schlondorff, tourné dans les steppes de l?Asie Centrale. Un voyageur français parlant russe se trouve à la frontière du Kazakhstan. Il perd sa voiture, ses papiers, son argent à la suite d?une soirée trop arrosée de Vodka. La police le ramasse. Le chef lui demande : « Vous travaillez pour Halliburton, pour la BP, pour Total, pour Agip ? ». Le type dit non. Alors le policier lui répond : « Mais alors qu?est-ce que vous foutez-là ? ». Pris en charge par son consulat, il débarque dans la nouvelle capitale flambant neuve, sortie des sables et des pétro-dollars. Le globe-trotter n?est pas du tout interessé par l?argent de l?or noir. C?est une quête mystique, initiatique qu?il veut faire. Un jeune nomade, Ulzhan, le protège et le suit. II y a aussi Shakuri, un poète, un marchand de mots. D?étape en étape, grâce à la magie de la mise en scène de Volker Schlondorff, on pénètre dans un Orient de contes où l?histoire troublée et récente, les racines anciennes, les croyances et les pratiques mystérieuses, les paysages grandioses et les vestiges des civilisations passées : tout cela se mêle. Perdu entre réel et imaginaire, voici un homme qui cherche à sauver son âme et le spectateur en sort envoûté.
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