L'effet prix élève le commerce entre Alger et Paris à 5 milliards d'euros en 6 mois.

Le commerce bilatéral entre l'Algérie et la France a connu une nette progression, au cours du premier semestre de l'année 2011. La valeur des échanges, estimés à prés de 5 milliards d'euros, a été dopée par l'envolée des prix des céréales et du pétrole, explique un document élaboré par le service économique de l'ambassade de France en Algérie.
L'Algérie a exporté à destination de la France des produits pour une valeur dépassant les 1.73 milliards d'euros, au cours du premier semestre de 2011. Ce montant représente une progression de 35.2 %, comparativement à la même période de 2010 où les exportations vers la France étaient estimées à 1,28 milliards d'euros. Selon un document mis en ligne sur le site web de l'ambassade de France en Algérie, les hydrocarbures (pétrole brut, gaz naturel liquéfié et gazeux), représentent pas moins de 96 % des exportations algériennes vers l'Hexagone.
La même source a expliqué que cette évolution de la valeur des exportations algériennes est essentiellement imputable à la hausse des prix des hydrocarbures. La moyenne du prix du baril a augmenté de 46 % pendant les premiers six mois de l'année en cours. Le document a noté au passage que les achats français en hydrocarbures algériennes, ont connu également une hausse en volume.
Parallèlement, les importations de l'Algérie, en provenance de la France, ont atteint les 2,82 milliards d'euros, soit une croissance de 8,6 %, par rapport à la même période de 2010. Cette tendance tient « quasi-exclusivement » à l'envolée des cours du blé (+149%), explique le service économique de l'ambassade de France en Algérie.
Les achats de l'Algérie en céréales, oléagineux et légumineuses français sont évalués à 805 millions d'euros contre 64 millions pour les produits laitiers. Les importations de véhicules automobiles ont atteint les 338 millions d'euro au cours de la première moitie de 2011, soit une évolution de +3 % comparativement à la même période de l'année passée. En revanche, les importations en produits pharmaceutiques ont baissé de -15 % en s'établissant, à 232 millions d'euros. L'importation des produits de raffinage de pétrole, quant à elle, a baissé de prés de 40 %.
Le 3e marché pour la France hors OCDE
La structure des importations algériennes, en provenance de la France, n'a pas connu de changement, note la même source qui cite des données émanant des douanes françaises ( DGDDI). Les céréales, oléagineux et légumineuses, représentent 28,5 % de la valeur totale des importations, contre respectivement 12 % et 8,2 % pour les véhicules automobiles et les préparations pharmaceutiques.
A fin juin dernier, l'excédent commercial français avec l'Algérie s'est établi à 1,081 milliards de d'euros, en recul de 17,4 %, par rapport au premier semestre de 2010. Toutefois, l'Algérie demeure le troisième « débouché » de la France, hors OCDE, derrière la Chine et la Russie. L'Algérie reçoit 20 % des exportations françaises destinées à l'Afrique et 37 % de celles destinées à la zone Maghreb-Egypte. Le commerce extérieur algérien a enregistré un volume d'importation de 23.3 milliards de dollars au cours du premier semestre de l'année 2011, soit une hausse de 16 % par rapport à la même période de 2010. Le volume global des exportations a suivi pratiquement la même courbe avec 36.64 milliards de dollars enregistrés en juin dernier, selon les statistiques du CNIS (douanes algériennes).