Cet article vise l’étude de l’idéologie de la politique impérialiste qui s’était insidieusement infiltrée dans le roman dit colonial. Suivant pas à pas la constitution de ce genre littéraire exceptionnel, il s’avère qu’il s’était bâti sur les vestiges du roman de voyage et du roman exotique. Devenu idéologisé et idéologisant, le roman colonial les évince pour se jeter à corps perdu dans une bataille, non seulement pour la légitimation de la colonisation dans les pays conquis, mais pour confirmer également cette idée de supériorité de la race blanche. Or, il se trouve qu’au Maghreb, par une sorte de contagion assimilationniste maléfique, quelques écrivains maghrébins leur talonnaient le pas pour répéter la même rengaine selon les mêmes modèles. Cette supériorité de la race blanche trouve, en fait, son origine chez des théoriciens du XIXe siècle qui, influencés par l’évolutionnisme de Darwin, avaient fini par animer les désirs du plus haut sommet de l’Etat. Se mobilise alors tout un arsenal d’appareils idéologiques (Althusser) pour la confirmation de l’européocentrisme ; et la littérature n’en était pas moins efficace.
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Posté Le : 06/01/2024
Posté par : einstein
Ecrit par : - Bouazza Abdelhak
Source : Annales du patrimoine Volume 17, Numéro 17, Pages 7-25