Algérie

L'effet d'annonce



Selon l'Agence France Presse, le président Bouteflika doit se prononcer sur sa présence ou non au sommet de Paris de l'Union pour la Méditerranée prévu le 13 juillet prochain à partir du Japon où il se trouve pour prendre part au sommet du G8 et cela à l'occasion du tête-à-tête prévu entre lui et le président français Nicolas Sarkozy. Côté algérien, rien n'a filtré sur la question si ce n'est quelques déclarations de hauts responsables, sujettes au demeurant à toutes les lectures politiques et qui laissent ouvertes toutes les options.Un haut fonctionnaire du Quai d'Orsay cité par l'AFP (Agence France Presse) a révélé hier que la quasi totalité des chefs d'Etat et de gouvernement des pays invités au sommet de l'UPM seront présents à Paris. Il reste au président français à convaincre les derniers « résistants » parmi lesquels le président Bouteflika. Le président français dont la cote de popularité ne cesse de dégringoler dans les sondages tient énormément à ce que l'Algérie soit représentée à un très haut niveau, en la personne du chef de l'Etat, pour crédibiliser son initiative de l'UPM et créer un effet d'entraînement auprès des autres pays arabes qui montrent encore des réticences ou des hésitations à s'engager dans ce projet dont les contours paraissent encore flous pour certains.Après avoir entretenu le suspense jusqu'à la veille du sommet, Bouteflika dira-t-il « oui » à Sarkozy en choisissant le pays du Soleil Levant pour prendre le train de l'UPM ' Dans l'affirmative, c'est le président français Nicolas Sarkozy qui empochera les dividendes politiques pour avoir réussi le pari difficile de réunir pour la photo de famille de l'acte fondateur de l'UPM des dirigeants de l'espace euro-méditerranéen où se mêlent l'ami, l'allié, le partenaire tout court et l'ennemi d'hier et d'aujourd'hui.A l'inverse, en termes d'impact médiatique, il y a lieu de se demander ce que Bouteflika et l'Algérie auront à gagner que la décision soit annoncée à partir de l'étranger alors que le chef de l'Etat a refusé jusqu'ici de se prononcer sur la question en Algérie ' Et pourtant, ce n'est pas les occasions qui ont manqué à Bouteflika pour se positionner sur ce dossier et la dernière étant la visite à Alger il y a à peine quelques jours du Premier ministre français François Fillon qui est reparti sans le quitus de Bouteflika. Le président français aurait-il donc de nouvelles garanties à donner à Bouteflika sur les objectifs et les enjeux de l'UPM pour le convaincre à faire le déplacement à Paris ' Des gages qu'il n'a vraisemblablement pas encore eus de la part des dirigeants français.Alors, Bouteflika lèvera-t-il le voile sur sa participation ou non au sommet de Paris à l'occasion de sa rencontre avec le président Sarkozy au sommet du G8 au Japon ' Il n'est pas exclu que le suspense soit rompu tant Bouteflika a toujours privilégié dans son style de communication les effets d'annonces faites de l'étranger ou par le truchement des médias étrangers. Un style que ne partage pas beaucoup d'Algériens qui perçoivent mal que les affaires et les intérêts supérieurs de l'Algérie se décident à l'étranger. Le respect de la souveraineté nationale passe aussi par le respect de l'opinion publique qui a le droit d'être informée avant les autres sur tout ce qui la concerne de près ou de loin.


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