Une ambiance particulière a régné mardi soir à Tlemcen, dès la fin des prières de Tarawih qui coïncident avec la nuit du destin. Les familles, accompagnées d'enfants, ont pris d'assaut les magasins d'effets vestimentaires pour l'achat des habits de l'Aïd qui vont servir aussi pour certaines bourses à la rentrée scolaire.
Cette année, cherté de la vie oblige, on s'est rabattu sur le marché informel de Derb Sidi Hamed où on trouve tout le nécessaire à des prix abordables, mais de qualité médiocre. La totalité des effets vestimentaires étalés sur les trottoirs par les vendeurs proviennent de la contrebande avec le Maroc ou sont confectionnés dans des ateliers clandestins, notamment chinois, qui ont proliféré ces dernières années dans la capitale des Zianides.
Mais les familles sont unanimes sur un point et affirment «qu'elles ne sont pas à la recherche de la qualité, le plus important c'est de dénicher des habits à bon prix pour les enfants afin de ne pas les frustrer et de leur apporter un minimum de joie le jour de l'Aïd». Il faut reconnaître que les prix affichés par les magasins sont presque inaccessibles aux smicards et aux personnes démunies.
Tout un chacun essaye de joindre l'utile à l'agréable pour satisfaire ses enfants qui ne peuvent malheureusement prétendre, comme d'autres, à des tenues luxueuses.
Ceux qui ont été dépouillés par le panier quotidien du mois de Ramadhan ont trouvé leur salut dans les friperies pour satisfaire leur progéniture et là, il faut passer des heures de fouille pour pouvoir trouver un tricot ou un pantalon à la taille et au goût de ses enfants. Au milieu de toutes ces contradictions sociales, les enfants restent les plus exposés aux frustrations, constatant le fossé qui existe entre ceux qui peuvent tout se permettre et ceux qui contemplent avec impuissance tous ces beaux articles exposés dans les vitrines des magasins.
Toujours est-il, nos fêtes sont ainsi faites et les pères de famille s'efforcent d'apporter, selon leurs possibilités, un tant soit peu de joie à leurs enfants qui comprendront un jour le sens de cette responsabilité.
Par ailleurs, en ces derniers jours du mois de Ramadhan à Tlemcen, c'est aussi l'effervescence des gâteaux traditionnels. Leur préparation nécessite toute une série d'achats complémentaires, et en fonction des moyens de chacun. Amandes, cacahuètes, miel, noix de coco, sucre glace, huile et tant d'autres ingrédients pour confectionner les makrout, kalb ellouz, gâteaux aux amandes, griwach, samsa et plusieurs autres types de variétés de gâteaux dans lesquels les familles tlemceniennes excellent.
D'autres ne se cassent pas la tête et les achètent préparés chez les pâtissiers qui se sont transformées en la circonstance en véritables usines à fabriquer des gâteaux de tout genre, pour toutes les bourses et les gouts même si les prix pratiqués restent inabordables pour une large frange de la société qui doit se contenter du strict minimum, tant en qualité qu'en quantité.
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Posté Le : 15/08/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : B S
Source : www.letempsdz.com