Algérie

L'effacement des dettes des agriculteurs n'est plus total



L'effacement des dettes des agriculteurs n'est plus généralisé. Certains agriculteurs ne sont plus concernés par la mesure, contrairement à ce qui a été annoncé en période préélectorale par Abdelaziz Bouteflika en février 2009 à Biskra. Mais l'automne n'est pas chargé que de mauvaises nouvelles pour la filière du blé. Le gouvernement compte desserrer l'approvisionnement des céréaliers et rétablir l'exportation des pâtes alimentaires utilisant le blé importé.

Le revirement au sujet d'une promesse électorale qui a fait couler beaucoup d'encre, vient d'être annoncé par M Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, invité par la radio nationale.

 "Il n'est pas possible d'effacer les dettes de tous les agriculteurs, sinon ce n'est plus un travail. Dans le secteur, il y a des gens bien, comme il y en a d'autres moins bien. Heureusement que les gens qui sont bien sont plus nombreux. Nous sommes en train de les accompagner. Il n'y a plus de place pour les faux problèmes", a déclaré le ministre de l'Agriculture et du Développement rural. Le choix est ainsi fait. "Nous ne pouvons pas effacer les dettes de tous les fellahs", tranchera-t-il. Faisant le point sur ce qui a fait depuis l'annonce de la mesure présidentielle, Rachid Benaïssa a indiqué qu'une moyenne de 450 millions a été effacé pour chaque agriculteur et que d'autres ont bénéficié d'une aide d'accompagnement de 400 millions chacun pour la consolidation de l'activité agricole. Le même responsable a révélé également que l'opération a touché jusque-là 77 000 agriculteurs pour un coût de 37 milliards de dinars.

 Le ministre de l'Agriculture avait déclaré, pour rappel, au mois de juillet dernier que 36 milliards de dinars ont été dépensés dans l'opération de l'effacement de ces dettes. Une valeur d'un milliard DA a été donc effacée sur la période juillet-octobre 2010.

Les exclus de l'effacement pas encore identifiés

Qui sont ces agriculteurs qui ne bénéficieront pas de l'effacement des dettes? Le premier responsable du secteur n'en a pas donné plus d'explications : "l'essentiel, c'est que l'effacement des dettes touche les agriculteurs réellement en difficulté, et non pas ceux qui veulent juste étendre leurs activités". L'exclusion d'une partie des agriculteurs de la mesure d'effacement de la dette, n'a pas empêché néanmoins le ministre de tirer satisfaction "des conditions générales" du démarrage de la saison des labours-semailles. Le ministre soutient que toutes les actions menées par le gouvernement ces dernières années visent à encourager les agriculteurs et gagner leur confiance. "Les résultats sont là pour prouver que nous avons de grandes potentialités", se défend Benaissa, qui ajoute que le secteur a une marge bénéficiaire importante.

Suppression des restrictions pour les céréaliers

Sans doute afin de pallier aux effets négatifs du revirement sur le remboursement de la dette des agriculteurs, le gouvernement prépare une mesure plus " réjouissante " pour une frange des professionnels. La restriction des quotas d'approvisionnement en blé vient d'être levée, a appris, en effet, maghrebemergent.info auprès d'une source proche du ministère de l'Agriculture. Après avoir pénalisé les transformateurs, le gouvernement a jugé opportun la réhabilitation du système d'approvisionnement à moins de 50% des capacités de production de chaque transformateur. Les transformateurs se plaignaient, indiquent des milieux céréaliers, de la limitation des quotas. Certains ont vu leurs quotas revus à moins 10% de leurs capacités de production. Une autre restriction fortement décriée pourrait également être supprimée. Il s'agit de l'interdiction qui frappe l'exportation des pâtes et couscous fabriqués à partir du blé importé. Cette mesure serait accompagnée par une exonération de taxes pour le blé importé, mais destiné à une production exportable. " Pour produire du bon couscous ou d'excellentes pâtes, il faudrait que nous disposions d'une bonne matière première (blé tendre de bonne facture) ce qui n'est pas le cas aujourd'hui ", estime M. Abdelkrim Guerraguel, patron minotier et ex-président de l'association nationale des minotiers.




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