L'éducation des citoyens à l'usage des multimédias est un défi démocratique à tous les pays, a indiqué dimanche à Alger le consultant français et formateur en journalisme et nouvelles technologies, Pierre Ganz.
"On ne peut plus laisser le public désarmé devant la grande masse des informations qui circulent continuellement à travers les multimédias. A mon avis, l'éducation à l'usage de ces outils est un défi démocratique à tous les pays", a indiqué M. Ganz au cours d'une conférence à l'Ecole nationale supérieure de journalisme et des sciences de l'information (ENSJSI).
Des programmes sur les manières d'utiliser les médias et les multimédias et la lecture de leurs contenus doivent être enseignés pour les enfants à l'école, a-t-il proposé.
La nécessité d'initier les citoyens dès leur enfance à l'utilisation de ces outils d'information et de communication est dictée par l'émergence d'un univers caractérisé par "l'abondance de l'information" qu'il faut savoir trier, engendré par le développement technologique des trente dernières années.
Ce développement technologique a par ailleurs "complètement changé le travail du journaliste" et a "contraint les rédactions à une réorganisation forcée", a expliqué M. Ganz.
Notant que l'introduction des nouvelles technologies de l'information et de la communication ont "multiplié" les tâches du journaliste, M. Ganz a soutenu que la polyvalence des gens des médias était "incontournable" dans la mesure où ils sont tenus d'intervenir par leurs productions sur plusieurs supports médiatiques (radio, télévision, Internet) et sous plusieurs formes (enregistrement audio, vidéo, image, texte).
"Le rêve des propriétaires des médias, c'est d'avoir des journalistes polyvalents. La polyvalence est incontournable", a-t-il lancé à l'adresse des étudiants de l'ENSJSI.
Le passage d'une rédaction "mono média" à une rédaction "multimédia" demande de la réflexion, de la concertation avec les journalistes et des moyens financiers, a indiqué M. Ganz.
La généralisation des outils multimédias permet au différent public d'être "informer de tout, partout et tout le temps", ce qui oblige les entreprises médiatiques à "réinventer leur approche des contenus".
Contrairement à l'idée répandue, le métier de journalisme ne s'effacera pas devant la montée en puissance notamment d'Internet (réseaux sociaux, blogs...) qui permet la circulation d'une grande masse d'informations, a assuré M. Ganz.
"Les règles d'éthique définies il y a un siècle et demi n'ont pas à être changées. Ce qui sauvera le journaliste, c'est sa déontologie. On va revenir aux fondamentaux du métier : la vérification de l'information, le recoupement des sources, sa hiérarchisation, sa mise en perspective et sa mise en forme", a-t-il.
De plus, les médias doivent avoir "confiance" dans le public qui" fini par aller vers ce qui est fiable", a soutenu M. Ganz, expliquant qu'en France, les sites Internet les plus consultés sont ceux qui appartiennent aux médias les plus connus.
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Posté Le : 23/04/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Algérie Presse Service
Source : www.aps.dz