Algérie

L'écueil Haftar



La situation prévalent sur le terrain militaire en Libye n'a rien de rassurant et va à contre-courant des efforts diplomatiques qui ont beaucoup apporté ces dernières semaines aux parties libyennes.Les troupes militaires et les mercenaires soutenant le controversé général, Khalifa Haftar, n'ont pas bougé de leurs positions, malgré la conclusion d'un accord de cessez-le-feu permanant et immédiat qui prévoit entre autres leurs retraits de certaines villes clés dans le centre de la Libye, a averti jeudi soir l'émissaire par intérim de l'Onu en Libye, Stephanie Williams, devant les membres du Conseil de sécurité de l'Onu. Cet accord prévoit le retrait de toutes les forces belligérantes et le départ des mercenaires dans un délai ne dépassant pas les 90 jours. Mais les forces de l'homme fort de l'est «et leurs auxiliaires continuent d'établir des fortifications et des avant-postes militaires équipés de systèmes de défense aérienne entre Syrte et al-Joufra, et dans la zone nord de la base aérienne d'al-Joufra", a indiqué la diplomate américaine.
Mme Williams a également fait état d'une "intense activité d'avions cargos entre l'aéroport de Benina, al-Joufra et la base aérienne d'al-Gardabiya".Tombées sous le contrôle de Khalifa Haftar, ces deux villes constituent une ligne de front qui avaient failli internationaliser le conflit libyen, si ce n'était la pression diplomatique américaine et russes sur leurs alliés turcs et égyptiens qui soutiennent respectivement le Gouvernement d'union nationale (GNA, Tripoli), d'un côté, et Khalifa Haftar de l'autre côté. Cela dit, les troupes du GNA sont, elles aussi, à leur place, n'ayant aucune confiance en les engagements de M. Haftar qui a violé le cessez-le-feu maintes reprises et dont le soutien étranger, notamment émirati, n'est pas pour faciliter un retour de la paix en Libye.
"Des forces du GNA restent stationnées à Abu Grein et à al-Washka, avec des activités de patrouilles", a précisé la représentante de l'ONU. "Des vols de cargos militaires ont été observés dans les aéroports d'al-Watiya et Misrata", a-t-elle ajouté, rappelant que l'accord de cessez-le-feu du 23 octobre prévoyait "le retrait de toutes les unités militaires et groupes armés des lignes de front (et) le départ de tous les mercenaires et combattants étrangers de l'ensemble du territoire libyen dans un délai de 90 jours".
La Commission militaire mixte (5+5), qui s'était réunie à Genève et dont les membres représentent les deux parties en conflit, a conclu un accord de cessez-le-feu censé ouvrir la voie à la reprise du dialogue politique que l'Onu a organisé à Tunis du 9 au 14 novembre, avec la participation de 75 délégués libyens représentants les différentes sensibilités, régions, catégories d'âges et de sexes, pour un dialogue inclusif. La rencontre de Tunis avait permis de sortir avec des résolutions : la tenue des élections générales fin décembre 2021, qui seront organisée par un Conseil présidentiel et un gouvernement libyen unifié. Mais l'évolution de la situation sur le terrain militaire risque de compromettre ce processus de sortie de crise, très fragile.
Lyès Menacer


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