Algérie

L’écrivaine Amina Damerdji invitée de l’émission «Diasporama» :«L’amour au temps du terrorisme»



Publié le 09.03.2024 dans le Quotidien le soir d’Algérie
KADER BAKOU

Depuis Paris, l’écrivaine Amina Damerdji a été l’invitée, jeudi dernier, de l’émission «Diasporama» du journal Le Soir d’Algérie, une émission animée par Maya Zerrouki Bendimerad. Cette rencontre littéraire est venue à l’occasion de la parution du roman Bientôt les vivants, en France chez Gallimard et déjà lauréat du Prix Transfuge du meilleur roman français.

«Je ne m’attendais pas à recevoir ce prix» a, d’ailleurs, fait remarquer Amina Damerdji. Le titre du roman Bientôt les vivants est inspiré d’un poème de Kateb Yacine. À travers la saga d’une famille algérienne, les Bensaïd, l’histoire et les événements se déroulent en Algérie durant «la décennie noire». Les personnages principaux sont Selma et son amie Maya, une passionnée du journalisme, considéré comme «un métier à risques» à l’époque. Selma est une jeune lycéenne qui habite le «village» de Baïnem, à l’ouest d’Alger. Elle est passionnée d’équitation (d’où l’illustration du livre montrant une femme à cheval). Amina Damerdji est, d’ailleurs, «montée à cheval», pour la première fois, à l’âge de cinq ans, à Zeralda…
Au fil du temps (et des pages), l’histoire de la famille Bensaïd, de Selma, de Maya et des différents personnages se mêle à l’histoire de l’Algérie.

«C’est une période très marquante de ma vie et de la vie de ma famille», avoue Amina Damerdji, qui avait quitté l’Algérie (avec sa famille) à l’âge de six ans.

Le terrorisme a bouleversé le quotidien et les vies de familles et de gens qui se sont retrouvés, parfois dans des camps opposés. Mais malgré la mort et la violence quasi quotidiennes, la vie continuait. Les personnages du roman allaient, par exemple, aux concerts du groupe algérois de rap M.B.S. (Le micro brise le silence), célèbre par son tube Ouled El Bahdja.

Le roman Bientôt les vivants, pour reprendre une expression de Maya Zerrouki Bendimerad, au cours de l’émission «Diasporama», c’est aussi «l’amour au temps du terrorisme», un peu comme le titre L’amour au temps du choléra du roman du Colombien Gabriel Garcia Marquez, prix Nobel de littérature en 1982.

Amina Damerdji a aussi expliqué que le thème du roman Bientôt les vivants, est universel, car abordant des questions comme les situations et les choix qui éloignent des gens, unis ou amis en temps de paix.

Née aux États-Unis, Amina Damerdji, a grandi en Algérie (à Alger), jusqu'à la «décennie noire». Elle a aussi vécu à Cuba et en Espagne, ce qui lui a fait découvrir et aimer la culture et la littérature hispaniques. Elle a aussi vécu en France (en Bourgogne), puis à Paris.

Laissez-moi vous rejoindre, paru en 2021, est son premier roman. Elle l’a écrit «en jonglant» avec son métier de chercheuse en lettres et sciences sociales, tout comme elle l’a fait avec Bientôt les vivants.

Dans ce premier roman, elle raconte l’histoire d’Haydée Santamaría, une femme qui a fait la révolution avec Fidel Castro puis exercé le pouvoir avant de se suicider, «comme un ultime geste critique» en 1980. Méconnue ailleurs, Haydée Santamaria est «extrêmement connue» et respectée à Cuba.
Amina Damerdji, qui a toujours vécu à cheval entre deux (ou plusieurs) pays, est aussi l’auteur du recueil de poésie Tambour-Machine, paru en 2015.
Kader B.



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