Algérie

L'écriture théâtrale



L'écriture théâtrale
Miroir ? L'écriture théâtrale demeure le parent pauvre de la littérature.Rares sont les maisons d'édition, en Algérie, à montrer de l'intérêt à ce genre littéraire et à lui consacrer donc une place dans leur ligne éditoriale. De ce fait, il y a très peu, vraiment très peu d'auteurs à se faire éditer. Toutefois, cela ne décourage pas certains passionnés de l'écriture théâtrale à produire des textes, à l'instar de Randa El Kolli qui a publié, aux éditions APIC, dans la collection Masrah, «Comme une carpe», une trilogie théâtrale composée de trois textes : D'où vient le cygne ', En attendant que le chat miaule ! et Le Cri de la girafe.Si Randa El Kolli s'intéresse à l'écriture théâtrale, c'est parce que, selon elle, «le théâtre est une autre manière de percevoir la réalité». En d'autres termes, «le théâtre est le réel», ce miroir à travers lequel se reflètent le vécu de la société et la condition existentielle humaine.Pour Randa El Kolli, «le théâtre est un univers extraordinaire», univers dont elle ne veut plus en sortir, car il est le lieu où dire et où se dire est possible, sans contrainte ni retenue.Autrement dit, l'écriture théâtrale lui permet de s'extérioriser et d'exorciser ses tourments, ses doutes, ses préoccupations, choses qu'elle vit au quotidien.L'écriture théâtrale se révèle, pour Randa El Kolli, la possibilité de raconter à sa façon son histoire et celle des autres; et les autres sont des femmes algériennes, des femmes comme elles, portant chacune le lourd fardeau de la société, la leur.Celle qui s'est retrouvée à écrire du théâtre sans le vouloir dit, à propos de son recueil de théâtre, que?: «Chaque femme souffre à sa manière même si elles se ressemblent toutes. Chacune évoque des instants particuliers de sa propre vie».D'où le constat?: dans chacun de ses textes, la femme est omniprésente. Elle apparait victime, subissant l'ordre social, victime certes mais décidée à rechanger leur vécu, donc leur rapport à l'Autre, à savoir l'homme, la famille, l'entourage, en somme la société. Elle cherche à s'affirmer, donc à conclure réussites et accomplissements.C'est ainsi qu'en s'exprimant sur ses textes, Randa El Kolli dit?: «Je suis une femme, je relate des histoires de femmes, cela me semble être évident. Je connais la femme, je crois connaître les femmes. Je connais leurs envies, leurs besoins, leurs forces et leurs faiblesses. Je sais ce qu'elles subissent, ce qu'elles endurent, ce qu'elles voudraient dire, dénoncer ou omettre. Je crois savoir ce qui peut les anéantir ou les élever. Je crois. Et j'essaie de le dire.?»En racontant la femme, Randa El Kolli s'emploie, par l'écriture, à dire la société, à rendre son reflet plus direct et plus visible, donc davantage saisissable ; à travers ses personnages, aussi bien leur existence que leur condition, leur personnalité comme leur psychologie, Randa El Kolli brosse le tableau de la société algérienne.«Comme une carpe» est un livre qui se lit intensément. Il offre la possibilité aux lecteurs de se promener travers un texte profond et attachant. Lire «Comme une carpe», c'est se lancer dans une aventure du sens, de l'existence, c'est se mettre en rapport direct avec le réel de manière simple et vivante.




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