Organisée par le groupe "Novelphilia Society", cette rencontre a permis à l'auteur de revenir sur son écriture, son expérience et son rapport avec le cinéma.Le groupe virtuel "Novelphilia Society", qui se veut une passerelle entre les auteurs et les lecteurs, a organisé dernièrement une rencontre avec le romancier Amara Lakhous. Auteur de nombreux romans en langues arabe, italienne et même anglaise, il est connu pour Comment téter de la louve (2003). Lors de cet échange avec les internautes, Amara Lakhous est revenu notamment sur son écriture et son rapport au cinéma.
Pour lui, l'acte d'écrire se vit comme un rêve, car "son bonheur est lié à l'écriture". À ce propos, il a raconté avoir découvert la lecture et l'écriture à l'adolescence, et qu'il avait un penchant pour les histoires qu'il retrouvait dans les livres ou les films. "À la lecture de Madame Bovary, je me suis rendu compte que l'écriture m'apportait du bonheur. Certes, commencer l'écriture d'une histoire suscite une sorte de peur. D'ailleurs, beaucoup d'écrivains passent par là, c'est une étape difficile. Mais l'écriture me procure cette joie", comme un rêve.
Par ailleurs, pour Amara Lakhous, l'écriture ne se vit pas seulement comme un "rêve", mais peut être également un acte de "production", une sorte d'industrie. "De nombreux auteurs font l'erreur de penser que l'écriture d'un roman s'achève au moment où ils remettent leur manuscrit à l'éditeur", a-t-il indiqué. Et de poursuivre : "Alors que c'est faux. L'écriture est un travail collectif et non individuel." Il a expliqué à ce sujet qu'il revoit le texte avec son éditeur ou alors des amis, comme Saïd Khatibi (écrivain, journaliste) qui a "lu Tayr el-lil, et nous décortiquons le texte ensemble". Questionné sur son style fluide et simple à la portée de tous, l'auteur du best-seller Choc des civilisations pour un ascenseur Piazza Vittorio (réécriture en italien du roman Comment téter la louve) a souligné que la simplicité dans le style est facile à lire mais difficile à écrire, et cette méthode permet une interaction avec un large public.
Il a cité pour exemple Dante qui écrivait dans un italien "vulgare" accessible aux gens des rues pour vulgariser ses récits. Dans le même sillage, le romancier a souligné sur la technique de l'écriture : "Quand tu écris, tu racontes une histoire. Si on choisit des mots, nous perdons les faits." Cette dernière est une pratique de certains poètes qui s'essayent au roman "alors que dans une histoire, il faut trouver le fait par lequel accrocher le lecteur et le pousser à finir toutes les pages".
Concernant sa relation avec le 7e art, il y attache une grande importance, car il "a beaucoup appris du cinéma, et ce, pas seulement dans les techniques d'écriture ou du scénario. Ce qui le touche énormément, c'est la construction des personnages. Aussi, le lieu est plus qu'un décor mais un personnage". Outre l'écriture, Amara Lakhous a évoqué, entre autres, son vécu à Alger, dans une famille originaire de Tizi Ouzou, et sa découverte de l'autre culture, celle de ses camarades et voisins, "deux cultures qui sont un héritage, un trésor".
H. M.
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Posté Le : 16/07/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Hana MENASRIA
Source : www.liberte-algerie.com