Algérie

L'économie version foires et salons



Belle opportunité pour les affaires. Lundi prochain s'ouvre au Palais des expositions, à Alger, le Salon professionnel international de l'industrie. Ce salon, qui en est à sa 6e édition, doit permettre «des rendez-vous et des mises en relation d'affaires entre les industriels algériens et étrangers», indique la société qui l'organise. Tout en reconnaissant l'intérêt d'une telle manifestation, il faut tout de même se rendre à l'évidence. Ce Salon durera quatre jours. Et après' Faudra-t-il attendre une année pour remettre les industriels algériens en contact avec leurs homologues étrangers' Ce Salon est organisé en collaboration avec la Chambre algérienne de commerce et d'industrie et celle de Marseille Provence. C'est un peu restreint comme champ d'exploration. Ceci pour dire que l'annonce de la tenue de ce Salon attire l'attention sur les points faibles de la reconstruction du tissu industriel algérien. Dispersion d'efforts, espaces de rencontre et d'informations limités, très faible communication à l'intérieur du pays et à travers le monde. C'est un peu comme pour le tourisme. On participe aux salons et foires à l'étranger mais une fois le stand démonté, plus aucune indication pour ceux qui seraient intéressés. Soyons sérieux! Il faut une politique coordonnée et bien élaborée si l'on veut réunir toutes les chances de réindustrialisation et de diversification industrielle dans notre pays. Si l'on veut réellement sortir de la dépendance des hydrocarbures. Si l'on veut réellement atteindre le savoir-faire là où il se trouve, c'est-à-dire partout dans le monde. L'Algérie dispose d'un énorme potentiel économique. Tous les milieux d'affaires internationaux le disent. Mais à défaut d'orientation et d'informations claires qui les guideraient vers l'investissement industriel, ces mêmes milieux ne voient en nous qu'un vaste et juteux marché pour leurs productions. Nous avons des Chambres de commerce et d'industrie. Au niveau régional et national. N'est-ce pas des espaces idoines pour l'objectif que s'assigne le 6e Salon dont a parlé au début' La différence est dans la durée. Pourquoi ces chambres ne jouent-elles par ce rôle' Pourquoi ne sont-elles pas en lien avec nos représentations diplomatiques à travers le monde et qui disposent, toutes, d'un conseiller commercial. Est-ce si difficile de faire converger toutes les informations d'affaires dans une seule structure' Une sorte de guichet unique ouvert toute l'année à la disposition des chercheurs d'opportunités. Du plus petit entrepreneur qui démarre avec l'aide de l'Ansej au plus grand groupe industriel qui veut étendre ses activités. Une telle structure offrirait une cartographie idéale de notre secteur industriel à l'échelle nationale. En adéquation évidemment avec la cartographie de nos importations. C'est tellement simple que cette persistance de l'esprit commerçant ne parait plus innocente. Un étranger qui propose ses produits à la revente trouve plus facilement des interlocuteurs que celui qui débarque avec un projet d'investissement sous les bras. Le premier n'a même pas besoin de se déplacer, ce sont nos acheteurs qui vont vers lui. C'est cette culture qu'il faut combattre. L'Etat peut exiger une obligation de résultat de ses structures. Sans une communication permanente, sans l'éradication de la bureaucratie, sans de sévères sanctions contre les structures qui ne «jouent pas le jeu» il ne peut y avoir ni de relance économique, ni de diversification. Sans la défaillance de ces structures, l'organisation d'un salon tous les ans et qui dure quatre jours seulement aurait été un non-sens. Aucun organisateur n'y aurait trouvé le moindre intérêt. Le reste du temps, les hommes d'affaires algériens et étrangers se croisent sans se voir. C'est à ce genre d'absurdités que fait face, malheureusement et dans divers secteurs, notre pays!


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