Algérie

L'économie réelle et le marché informel



L'économie réelle et le marché informel
L'entreprise est redevenue une priorité dans la politique des pouvoirs publics. Dans son message à  la nation, le 15 avril 2011, le président de la République a clairement insisté sur l'intérêt qu'il faut accorder à  cette entité source de création de richesses et le fer de lance de la puissance d'un pays. Elle contribue à  la croissance, à  la création d'emplois, aux exportations, à  l'innovation, en un mot c'est un véritable centre névralgique de l'économie nationale. On est tenté de dire que l'Algérie n'aurait jamais dû occulter cette donnée fondamentale qui est, peut-être, la cause de tous ses problèmes de nature économique et sociale. C'est peut-être le fait d'avoir sous-estimé l'importance stratégique de l'entreprise que l'on a vu se succéder les différentes reconfigurations du secteur public industriel, d'une part et les décisions, bien souvent, d'essence bureaucratique, voire bassement «idéologique» qui ont assombri son environnement et le climat des affaires, d'autre part. Partant de ce constat, l'on comprend dès lors, le regain d'intérêt pour l'entreprise, qu'elle soit publique ou privée. Le diagnostic est sans appel : l'entreprise évolue dans un environnement défavorable qui st un handicap majeur à  son développement. En réalité, c'est un constat récurrent. Aujourd'hui, et le Conseil des ministres du 2 mai 2011 le confirme, il faut changer cet environnement dans les plus brefs délais. Sans quoi, l'Algérie ne pourra jamais construire une économie densifiée, diversifiée hors hydrocarbures et compétitive. Tout l'enjeu est là. Car, si l'Algérie a réussi, en l'espace d'une décennie à  se doter d'infrastructures de base pour soutenir la croissance économique, malheureusement, elle peine à  faire émerger une économie productive et mieux insérée dans la mondialisation. Il est donc normal que l'on se préoccupe de ce deuxième aspect : la construction d'une telle économie repose sur l'entreprise. Par conséquent, l'assainissement de son environnement est vital, voire salutaire. Or, l'environnement de l'entreprise, c'est-à-dire son assainissement passe inévitablement par la modernisation et la réforme du système bancaire. Un premier pas a été franchi dans cette direction avec la décision de dépénaliser l'acte de gestion. Cependant, cela ne suffit pas si la banque ne se libère pas de sa frilosité et de son carcan bureaucratique. Car, à  travers cette réforme du système bancaire, il est visé l'émergence d'un marché financier, plus à  même de financer les besoins des entreprises. Bien sûr, l'assainissement de l'environnement de l'entreprise passe aussi par la débureaucratisation de l'Administration à  caractère économique et financière (fisc, douane, commerce…). Cependant, le plus important objectif à  atteindre concerne la création des entreprises qui est toujours soumise à  une bureaucratie lourde, tatillonne et, par conséquent, décourageante. Ce ne sont là que les principales pistes à  emprunter pour améliorer l'environnement même de l'entreprise et le climat des affaires qui peuvent, en outre, encourager les IDE à  se diriger vers l'Algérie. Cependant, si l'assainissement de l'environnement de l'entreprise est une nécessité vitale, il n'en demeure pas moins que l'Etat a aussi un rôle régulateur de premier plan. Le respect des règles de la concurrence est de son ressort. Or, force est de constater que l'entreprise est soumise continuellement à  la concurrence déloyale, aux importations sauvages de produits contrefaits et aux méfaits du marché informel. Ce sont des pratiques et des comportements qui nuisent à  l'économie réelle et donc aux entreprises qui activent dans la transparence et la légalité. L'Etat a donc un rôle primordial à  jouer pour créer toutes les conditions de développement de l'entreprise. Il est impératif, par conséquent, qu'il ne transige pas avec ses missions de régulation au profit de toute l'économie nationale.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)