Algérie - Revue de Presse


Et voilà. Nous y sommes.L'écologie et les babioles de l'environnement à la petite semaine sont arrivéesvendredi à Alger où quelques artères ont été ‘'interdites'' à la circulationautomobile. Pourquoi, diriez- vous. Pour la simple raison qu'un appel poursauver Alger de la pollution automobile a été entendu au-delà de sa simplesignification. Et, pour faire plaisir à tous les regardants en matière deprotection de l'environnement, et pour justifier la présence de gens absents làoù il le faut, une vaste opération très médiatisée a été mise sur pied pourlibérer un peu plus de trois kilomètres carrés de toute présence de voiture letemps d'un vendredi. Pourquoi une telle opération dans des avenues de toutefaçon désertes le week-end (Alger ce ne sont pas les Bd. ZiroutYoucef et Che Guevara où sont concentrés les banqueset le Sénat, mais BEO, H-Dey ou El-Harrach et Kouba, etc.).Quand presque tous les sites protégés du pays sont chaquejour un peu plus menacés, détruits sans que ceux qui protègent notreenvironnement et qui sont payés pour cela ne lèvent le petit doigt ? Ce qui cepasse à El Kala pour cette histoire d'autoroute estédifiant. D'autres exemples ? Il y en a des milliers, comme cette carrièreérigée sur le Cap Ténès malgré l'opposition des partis et de la société civileet qui, aujourd'hui, a provoqué la disparition de centaines d'espèces florales,marines et d'oiseaux, dont une espèce d'aigle endémique à cette région dulittoral algérien, ainsi que les veaux marins. La pollution de nos côtes estdevenue de notoriété internationale, des milliers de poissons meurent du faitde déversements de produits chimiques et des eaux domestiques, quand ce ne sontpas des matières fécales, les zones agricoles sont chaque jour un peu plusagressées par une myriade d'agents polluants, dont le béton est le moindre mal.Sans que cela ne produise l'effet escompté. Maintenant, entre nous, cesproblèmes de pollution, de qualité de l'air, deprotection de l'environnement, cela donc, ne concerne que cette ville d'Alger ?Doit-on, dès lors, penser que le reste du pays, nos Oasis, notre Hoggar etTassili, nos Djurdjura et Chelia, nos plages, nos criques, nos oueds et nos plaines sont sains, propres,sans CO2, ni PCB, encore moins de CFC flottant insidieusement dans l'air ? Ou est-ce que nous sommes face à deux mondes, deux manièresde gérer l'espace, dans un même pays ? Que les responsables de l'hygiène denotre oxygène se fassent du mourant pour la capitale, c'est bien, qu'ils lefassent sans calculs politiques, ni démagogie primaire pour tous le pays, ceserait encore mieux. Mais, de grâce, pas sur le dos des Algériens du paysprofond qui, eux, savent mieux que quiconque ce que signifie une gelée tardiveou ce que produit un nuage de fumée qui sort d'une cimenterie fonctionnant àplein régime et implantée là où il ne le faut pas. C'est cela aussil'aménagement du territoire.
Je voudrai seulement ajouter qu'il existe trois espèces de plantes très rares dont deux endémiques strictes du Cap Ténès, sensées etre protégées par un décret paru au journal officiel, mais que les carrières de calcaires détruisent en toute impunité! C'est un fait très grave...en réalité, hors cameras, les gens qui sont censés protéger la nature de l'anthropisation néfaste, s'enfoutent royalement ! C'est le regne de la médiocrité.
Amari Dalil - Ténès, Algérie

29/04/2011 - 14162

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