Algérie

"L'école publique est en danger !"



Invité par l'Association des journalistes-correspondants de Béjaïa, Ahmed Tessa, ancien conseiller au ministère de l'Education nationale, a animé, hier, à la maison de la culture Taous-Amrouche de Béjaïa, une conférence pédagogique autour d'une thématique intéressante, en l'occurrence "l'école algérienne entre la modernité et la fatalité de l'archaïsme". Pour cet illustre pédagogue, il existe trois archaïsmes qui "ligotent" l'école algérienne. "Tous ces archaïsmes ont leur origine depuis 1962 avec une aggravation vers la fin des années 80", estime-t-il. Des origines situées par l'intervenant dans l'orientation idéologique de l'école par le pouvoir, l'héritage mal négocié du système scolaire colonial et les choix pédagogiques. "Que faire maintenant que la maladie de l'école est diagnostiquée '", s'est interrogé le pédagogue. Sa réponse : "Il faut appliquer les normes internationales en matière de gestion d'un système scolaire. Des normes internationales dans le recrutement, dans la formation, dans l'élaboration des programmes, dans le choix pédagogique et dans le système d'évaluation." Occasion pour M. Tessa de revenir longuement sur la conférence nationale de l'évaluation du système éducatif en 2015. Et sur le sort réservé aux recommandations de cette conférence, il dira : "La plupart des recommandations de la conférence n'ont pas été appliquées." Lesquelles "recommandations ont été votées à l'unanimité des participants à cette conférence", et d'évoquer la levée de boucliers qui s'en est suivie, notamment l'enseignement des langues maternelles, l'introduction des activités préscolaires et l'extension de l'enseignement de tamazight. "Il y a des forces dans notre société qui ont des médias avec eux, notamment les télévisions, et qui bloquent l'application de ces recommandations", dénonce-t-il. Il dénoncera aussi "la wahhabisation de la société via l'école, qui est, selon lui, une réalité" ; il a plaidé pour que le ministère de l'Education nationale devienne un ministère de souveraineté et pour la réhabilitation de l'éducation civique, morale et religieuse (ECMR) qui a été remplacée par l'éducation islamique (EI). Deux tabous cassés parM. Tessa, au grand bonheur d'un public acquis à ses thèses.
L. OUBIRA


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