Algérie

L'école privée cherche sa voie



Le grand débat lancé sur l'enseignement de l'anglais a occulté la problématique de la réforme du système éducatif national.La question des établissements scolaires privés/publics suscite autant d'interrogations et de remarques soulevées par les spécialistes de la pédagogie scolaire. La prochaine rentrée scolaire 2022-2023 aura à traiter de l' «héritage» de l'année dernière, sur fond de problèmes qui ont émaillé les établissements scolaires privés et les mesures prises par le ministère de l'Education nationale sur plusieurs dossiers pédagogiques et d'enseignement qui concernent lesdits établissements.
L'école algérienne est en train de se transformer en un espace «dichotomique» qui fait que l'enseignement dans les écoles primaires se dirige vers une polarisation catégorielle, voire de classe même. Mais l'enjeu se pose au niveau du programme national d'enseignement dont certaines règles semblent ne pas être respectées par certaines écoles privées.
La question est inhérente à la langue d'enseignement de certaines matières, mais cette situation anti-réglementaire trouve son «dénouement» à travers le recours d'un nombre important d'établissements scolaires privés à la mise en place d'un double programme pour échapper à «la sentence» des inspecteurs de la tutelle. La conformité des programmes devient une priorité majeure pour le ministère de l'Education nationale, afin d'asseoir une homogénéité quant à l'enseignement unifié et conforme aux textes de loi. Le débat est en train de prendre une sérieuse option en matière de la révision du statut des établissements scolaires privés agréés par la tutelle.
Le double programme n'est pas interdit par la tutelle; ce qui est rejeté, c'est bien le recours à des heures supplémentaires. Ces écoles seront menacées de sanctions allant jusqu'au retrait de l'agrément.
Les spécialistes et les experts pédagogiques soulignent que «les textes réglementaires en vigueur imposent aux écoles privées d'unifier le programme scolaire d'enseignement en langue arabe, sans les priver toutefois d'enseigner des matières optionnelles, en dehors des plages horaires officielles, après obtention d'une autorisation du ministère. L'unification du programme scolaire et de l'enseignement en langue arabe, dans ces établissements faciliteront aux élèves le passage de l'école privée à l'établissement public sans refaire l'année et sans évaluation». Donc la problématique est d'ordre pédagogique plus qu'une démarche «scélérate» visant à mettre une chape de plomb aux responsables des établissements scolaires privés agréés par l'Etat.
Tout compte fait, la gestion des établissements scolaires privés est un «balbutiement» qui montre que l'expérience est toujours en gestation. Officiellement, il existe 139 établissements scolaires privés. Ce chiffre n'est pas aussi prépondérant pour pouvoir déterminer l'enjeu de l'enseignement d'une manière urgente. Les établissements scolaires publics sont largement dominants en la matière.
Cette donne permet à la tutelle de prendre en considération le programme scolaire dont l'école publique a besoin et les établissements scolaires privés sont contraints de se mettre osmose avec le programme national mis en oeuvre par le ministère de l'Education nationale.
L'Association nationale des écoles privées agréées (Anepa) s'est constituée interface dans le but de coordonner avec la tutelle pour trouver les solutions idoines à même d'en finir avec le recours au double programme et des pratiques qui ne s'arriment pas au règlement qui régit les établissements scolaires privés.
Des questions sont posées sur le rôle des établissements scolaires privés. C'est quoi leur mission' Sont-ils des auxiliaires des établissements scolaires publics' L'enseignement privé est-il complémentaire ou partenaire de l'enseignement public'
Toutes ces questions doivent trouver des réponses concrètes pour pouvoir aller vers un véritable débat en mesure d'opérer la réforme, tant attendue, du système éducatif national.


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