Algérie

L'école, otage des entreprises Rencontre scolaire à El Tarf



L'école, otage des entreprises                                    Rencontre scolaire à El Tarf
Les travaux de réfection entrepris dans plusieurs établissements accusent, pour la plupart, du retard, ce qui ne manquera pas d'hypothéquer l'année scolaire.
Quelques incidents minimes ont émaillé la rentrée scolaire à El Tarf. A El Kala, des parents ont refusé de laisser leurs enfants dans des écoles toujours en travaux, et à Bou Hadjar, c'est une dispute pour un unique bureau entre deux directrices d'écoles primaires, qui a retardé la rentrée. Ce sont les seuls incidents relevés, ont déclaré des membres de l'exécutif en aparté, lors d'un point de presse animé dimanche par le wali. Dans les deux cas, ce sont des retards dans la livraison des travaux qui en sont à l'origine.
La direction du logement et des équipements publics (Dlep) a été mise en cause dans un premier temps puis lorsque son premier responsable a rejoint la réunion, c'est le contrôle technique de la construction (CTC), qui a été voué aux gémonies.
L'on apprend que 90 000 enfants ont rejoint les bancs des trois paliers de l'éducation pour une population totale de plus de 400 000 habitants. Pour faire face au contrecoup des effectifs cumulés par la réforme introduite en septembre 2009, et qui arrivent en 1ère année secondaire, on a dû annexer des CEM.
Sept lycées sont en retard; ils n'ont pas été livrés à temps au secteur de l'éducation qui en compte déjà 25. Les pressions et les arrangements de circonstance vont durer jusqu'à la livraison qu'on espère au cours de 2013. Il y aura une moyenne de 38 élèves par classe, «mais c'est une moyenne et cela ne signifie pas qu'il ne puisse pas y en avoir plus par endroits», a précisé la directrice de l'éducation. Le sempiternel problème de la capacité des entreprises, souvent un tâcheron et quelques outils, ironise-t-on, et de la qualité de leurs travaux semblent être au c'ur du secteur de l'éducation.
Les travaux de réfection entrepris dans 90 établissements scolaires sont en grande partie en retard, mais «prendront fin dans quelques jours, soit la fin du mois», rassure le Dlep. Quelques entreprises contactées font, pour leur part, état de défaut de payement des situations, et disent attendre toujours les ordres de services alors que les travaux sont en voie d'achèvement. Selon leurs responsables, la suspension des travaux est expliquée par l'inertie du mois de Ramadhan et les difficultés à trouver du personnel qualifié pour certains corps de métier.
Concernant les établissements encore en chantier, la directrice de l'éducation rassure ainsi les parents, dont on lui a rapporté l'inquiétude: «Nous avons pris des mesures de précautions pour éviter les accidents.» En tout état de cause, les responsables de la wilaya semblent rapporter les progrès du secteur de l'éducation à sa seule dimension: la réalisation des infrastructures et la gestion numérique des élèves, des enseignants et des moyens matériels et pédagogiques.
L'on s'est bien gardé d'aborder les sujets fondamentaux tels que la qualité de l'enseignement, l'efficacité, la compétence, etc., pas plus que les questions liées à la violence dans les établissements scolaires et à l'application stricte de la discipline et des règlements, laissés à l'initiative de responsables qui, impuissants, ont appris à les monnayer.


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