Algérie

L'école loin de la science



Dans les pays développés, la norme veut que toute réforme sensible passe d'abord par un examen approfondi par les scientifiques (indépendants) avant d'arriver entre les mains des politiques et des syndicats. Chez nous, cette valeur est inexistante. Le passage vers un autre rythme scolaire a été décidé par deux partenaires, le ministère de l'Education et les syndicats qui ont tranché sur une réforme dont on ne sait si elle est scientifiquement fondée et si elle répond aux intérêts fondamentaux de l'enfant algérien. Il manquait cruellement le point de vue des universitaires et des chercheurs, seuls à même d'apprécier, au vu notamment des derniers développements de la psychopédagogie dans le monde, l'opportunité et la justesse de tel ou tel rythme scolaire. Le ministère, qui n'est pas une autorité scientifique, a pour seul rôle de préparer les bonnes conditions physiques d'une rentrée scolaire qui, cette année-là, devra s'adapter au nouveau week-end semi-universel. Quant aux syndicats, leur objectif évident est prioritairement la défense des intérêts des corporations qu'ils représentent, notamment les enseignants.Une nouvelle fois, l'école va se lancer dans le tâtonnement et servir de cobaye et les élèves voués à payer les pots cassés. De tout temps, cette institution a fonctionné comme cela. Créée au début de la décennie 2000, la commission d'experts ' dite Benzaghou ' devant rénover l'école a vu son travail torpillé par les traditionnelles forces politiques qui ont pris en otage l'institution, parmi elles les fondamentalistes. Son rapport est resté lettre morte et l'école a continué à fonctionner comme avant, par la seule volonté de la politique et de l'administration. C'est parce que la science, l'innovation et la modernité se sont arrêtées aux portes de l'école que des centaines de milliers d'enfants finissent dans la rue, vite happés par le travail précaire, la délinquance, le terrorisme ou la harga (clandestin de la mer). Quant au diplôme, lorsqu'il est arraché, sa valeur intrinsèque est quasi nulle. Le bâclage du choix d'un nouveau rythme scolaire est une autre preuve que les décideurs ne sont nullement convaincus de l'urgence de réformer l'école .


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)