Algérie

L'école, les médias et l'Histoire


Un gage historique pour préserver la mémoire
«L'idéal de la révolution algérienne était de libérer l'Algérie et de permettre à ses enfants de jouir de l'indépendance et de profiter de ses biens équitablement.»
La nécessité d'enseigner les principes et les valeurs morales des martyrs aux nouvelles générations est le point focal sur lequel est revenu hier longuement l'enseignant universitaire Salim Guellala à l'occasion de son passage au forum d'El Moudjahid. Invité pour parler de la Journée nationale du chahid correspondant au 18 Février, Salim Guellala a indiqué que l'histoire et les sacrifices des martyrs n'intéressent désormais plus personne. La méthode avec laquelle est enseignée l'histoire de l'Algérie l'école et le traitement superficiel de cette dernière par les médias ont fini par faire oublier aux Algériens les sacrifices qu'ont consentis les martyrs pour la libération de ce pays. «Les Algériens ignorent complètement en 2018 ce que signifient les mots sacrifice, l'unité, la solidarité... etc.», a-t-il déploré, en ajoutant que c'est le contraire de ces valeurs qui s'est développé chez les Algériens. S'inspirant de la réalité, l'enseignant universitaire a fait remarquer que tous les Algériens cherchent après leurs intérêts au détriment de celui du pays et de leurs concitoyens. Evoquant les valeurs de l'unité et de la fraternité que les martyrs sacralisaient tant durant la révolution, le conférencier a indiqué qu'en 2018 il y a des Algériens qui parlent de régionalisme.
Pour l'invité d'El Moudjahid, la recherche des intérêts personnels ne doit pas primer sur l'intérêt public. «Ce sont les valeurs qui resteront lorsque tout sera fini», souligne-t-il, en rappelant que toutes les révolutions dans le monde ont été déclenchées pour un idéal. «L'idéal de la révolution algérienne était de libérer l'Algérie et de permettre à ses enfants de jouir de l'indépendance et de profiter de ses biens équitablement», dira le conférencier, en mentionnant que le train est encore rattrapable. «Il suffit de revoir le programme de l'histoire et la méthode avec laquelle il est enseigné aux écoliers pour que l'esprit de la révolution algérienne renaisse», suggère-t-il, en précisant que la méthode audiovisuelle est la meilleure pour l'enseignement de l'histoire. «Elle est passionnante et conforme à l'ère de cette génération», estime-t-il. Les médias doivent aussi accorder plus d'intérêt et de consistance à leurs programmes quand ils abordent l'histoire. Et à l'invité du forum de la mémoire du quotidien El Moudjahid organisé hier, conjointement avec l'association Machaâl Echahid d'inviter les pouvoirs publics quant à la nécessité de revoir les choix stratégiques adoptés depuis l'indépendance. Pour Salim Guellala, de nombreux choix dans les différents domaines ne correspondent pas aux idéaux et aux objectifs pour lesquels se sont sacrifiés les martyrs. Présents en force dans la salle, de nombreux enfants de chouhada ont intervenu et apporté des témoignages. L'idée de l'instauration de la Journée du chahid était, selon eux, un gage historique pour préserver la mémoire des martyrs et leurs sacrifices. Emboîtant le pas au conférencier, plusieurs intervenants font observer que l'histoire algérienne n'est pas estimée à sa juste valeur. «L'évocation de cette dernière se limite à des occasions», se sont-ils désolés. Ils ont plaidé pour la révision du programme scolaire dans la matière de l'histoire. Les intervenants se sont mis d'accord aussi sur le fait d'investir à l'avenir davantage le terrain, pour mettre en avant les sacrifices de leurs parents. «Nous avons le devoir de le faire», ont-ils ajouté.
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