L'école et la cité

La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a choisi la ville de Ghardaïa pour la cérémonie solennelle de la rentrée scolaire. Le choix est politique. Le message l'est aussi. Le gouvernement ne veut pas laisser cette cité continuer d'être l'otage de conflits sans fin. Le déplacement ministériel sera une occasion pour jauger le terrain afin d'apporter les solutions les plus idoines aux différents problèmes que connaît la vallée du M'zab. Mais au-delà, c'est une tribune qui s'offre à la ministre de l'Education pour rassurer les partenaires sociaux et évoquer les défis qui se présentent dans son secteur à l'heure de la mondialisation, des nouvelles technologies et de l'Internet.Alors que l'on évoque de nouvelles réformes, la problématique de la surcharge des classes risque de devenir le principal obstacle à l'amélioration de la qualité de l'enseignement. Les syndicats viennent d'alerter, une fois encore, sur ce phénomène à la veille de la rentrée scolaire, qui concerne plus de 8 millions d'élèves. Comment en est-on arrivé là ' Est-ce du seul ressort du ministère de l'Education nationale de trouver des solutions ' Assurément pas. Le dossier de la surcharge des classes se pose dans les grandes agglomérations alors que des écoles sont fermées dans certains villages faute d'élèves. Pourquoi 'S'il est vrai que l'écrasante majorité de la population algérienne est concentrée au nord du pays, il est aussi vrai que la pression sur certaines villes est plus importante par rapport à d'autres. Les mouvements sociaux des années 1970, conséquence de la politique d'industrialisation, ont été aggravés aussi bien par des phénomènes naturels (séisme de Chlef de 1980) que par la violence islamiste des années 1990. Ce qui a fait que des centaines voire des milliers d'Algériens ont déserté leurs villages pour se refugier dans les centres urbains. L'explosion démographique aidant, les villes où sont concentrées les grandes entreprises sont désormais saturées et déshumanisées. Seule une nouvelle stratégie de l'aménagement du territoire basée sur la délocalisation et le développement local est de nature à desserrer l'étau sur les cités et permettre une réflexion sereine sur l'école, l'université et l'ensemble des institutions sociales du pays.NomAdresse email