L'ECOLE DE LA VIE

Quand l'écart entre l'imbécile comportement et la violence est très réduit, on a tort de parler d'incivisme car il s'agit bien d'inculture et d'une bête rébellion. Nul besoin d'aller chercher quelques repères politiques pour se lancer dans des emphases d'ordre sociologique pour expliquer des tares humaines car il n'est question que d'un manque d'éducation et d'une déstructure mentale. La violence est une forme de rébellion d'abord sur soi-même et la parfaite représentation de ce qu'il y a d'imparfait dans ce que l'on est. Être ne devient plus qu'une virtualité qui s'échine à manifester une présence par la violence car elle n'a d'autres loisirs pour se justifier que la débilité du comportement. Elle mène vers la haine de l'autre pour aboutir à la haine de soi. Le partage de l'espace commun devient compliqué et tend à se codifier par la violence délibérée y compris dans les périmètres familiaux. Parler d'incivisme devient une dérision car il s'agit d'abord d'une inconscience presque innée. Le savoir-vivre ne tombe pas du ciel. Il est culture et produit de ce qu'enseigne de plus select la grande école de la vie. Dans tous les cas, il ne relèvera jamais de la floraison actuelle des tribunaux.Les nombreux exemples de faits et de méfaits qui meublent la quotidienneté démontrent tous qu'une partie de la société a du mal à vivre, parce que éduquée dans une culture limitée, incapable de s'adapter à une mouvance humaine sereine et à une conformité d'une existence normale. Heureusement qu'il y a la foi et quelques repères religieux qui offrent des retenues mais quand on a des fenêtres fermées sur le monde, il est difficile de contenir en soi une violence naïve et incontrôlée pour effacer le sentiment de culpabilité.
Qu'un nourrisson échappe des bras de sa mère pour chuter du cinquième étage d'un immeuble ou que deux parvenus assassinent un jeune pour lui voler son téléphone portable, en dehors des drames familiaux qu'ils ont provoqués, ne relève pas d'un fait divers et ces parfaits harakiris sont de vrais symboles d'êtres humains mal structurés et mal construits.