Algérie

L?école à l?heure de l?entreprise



A l?heure de la mondialisation, où toutes les institutions perdent le statut national ou nationaliste, une entité telle que l?école peut-elle échapper aux sirènes du tout économique et rester à l?écart des bouleversements mondiaux où tout est lié à la sacro-sainte notion de rentabilité ? C?est la question « Et si l?école était une entreprise », à laquelle a tenté de répondre Louis Weber, ancien enseignant à l?institut universitaire de formation des maîtres (UFM) de Créteil et auteur de nombreux ouvrages sur l?éducation. Cette même éducation, qui était la « chose » de l?Unesco jusqu?à la fin des années 1980, a muté depuis que le monde s?est transformé « en grand village », et se retrouve l?otage du dieu rentabilité pour se « rallier », par la suite, à l?OCDE et à? l?OMC, car il ne faut plus se leurrer, comme il est apparu tout au long de l?intervention de Louis Weber, l?école doit se livrer à la compétitivité et être encouragée par la concurrence, comme n?importe quelle entité économique. L?éducation qui a, sans conteste, un coût se doit d?être créatrice de richesses immatérielles, et rentabiliser le budget qui lui est affecté dans le cadre de la loi de finance, comme n?importe quel secteur tertiaire, selon les directives de l?OMC. D?ailleurs, la banque mondiale et le FMI, dans leurs programmes d?ajustements structurels, instruisent leurs « élèves » pour réduire au minimum le rôle de l?Etat et permettre, par la même occasion, l?intrusion du privé dans l?école au sens large. Exit donc la période keynésienne de l?Etat-providence, et bienvenue au capitalisme sauvage sans états d?âme. Dans un monde où il y a près de deux milliards d?analphabètes, les homo économicus ne peuvent malheureusement pas se départir des valeurs de l?économie libérale, tout comme l?école algérienne qui se retrouve à la croisée des chemins entre une institution étatique, que l?on tente de réformer depuis des années, et des établissements privés qui se frayent un chemin dans le domaine de l?éducation et affirment que « oui, l?école est une entreprise ». Et si elle n?en est pas une encore, elle ne saurait tarder à le devenir.


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