On n'en a pas fini avec une qu'en voilà déjà une deuxième qui s'annonce. Lundi, mardi et mercredi prochains seront jours sans classes. L'école est désormais synonyme de grève. Si ce n'est pas un syndicat c'est l'autre, si elle ne paralyse pas tous les établissements du pays, elle perturbe tout de même le secteur. Et ça ne semble pas vouloir s'arrêter. Aucune issue ne se profile. Les deux parties campent sur leurs positions, chacune rejetant la responsabilité sur l'autre, sans faire le moindre effort pour sortir l'école de l'impasse dans laquelle elles l'ont acculé. Quand on entend le représentant d'un des syndicats appelant à la grève déclarer que les grévistes sont prêts à aller jusqu'au bout quoiqu'il en coûtera, et le ministère de l'Education répondre que la solution n'est pas à son niveau, on ne peut qu'augurer de très mauvais jours pour l'école algérienne. Les syndicats estiment que le ministère de l'Education a opposé une fin de non recevoir à leurs revendications et demandent, si cela relève des prérogatives d'autres ministères et de la Fonction publique, que des discussions soient ouvertes avec eux. Mais il n'est pas dit que les grévistes sont prêts à revoir l'organisation de la protestation -refus de faire devoirs et compositions par exemple- de manière à ne pas priver leurs élèves du peu de savoir que l'école leur communique. Le drame c'est d'entendre un syndicaliste, ayant certainement un sens aigu de l'humour corrosif ou une grosse dose d'hypocrisie, promettre que le retard sera rattrapé avec des cours complémentaires. Qui peut croire une telle énormité, quand on sait que le retard de l'école algérienne se compte non plus en jours mais en années, et en vision ' Quant à l'autre partie, le ministère de l'Education, elle se décharge en déclarant qu'elle «plaide la cause des syndicats s'agissant de la révision du statut particulier, mais la solution n'est pas à son niveau, elle est au niveau de la Fonction publique et des ministères du Travail et des Finances», tout en rappelant sa «disponibilité» pour le dialogue, ce que les syndicats soulignent également. Mais cette ouverture au dialogue n'est que parade puisque aucun des deux camps n'a de concessions à faire. Dès lors, on peut craindre le pire pour les élèves. Car, au final, ce sont eux qui payent le prix de l'irresponsabilité et l'inconscience criminelles des deux parties. Le ministère de l'Education ne peut se dédouaner en bottant la balle en touche. Il a la responsabilité de trouver des solutions, même transitoires ou qui tranchent dans le vif, pour ne pas sacrifier toute une génération, comme celles qui l'ont précédé. Les syndicats sont, eux, tout aussi responsables en faisant de leurs élèves un bouclier humain pour arracher quoi ' Plus d'avantages. Parce que le fin mot de l'histoire c'est l'argent, même s'il n'est à aucun moment évoqué, aucune des deux parties ne pouvant pousser l'outrecuidance jusqu'à reconnaître qu'on est en train de marchander et monnayer bassement le devenir de milliers d'enfants algériens.H. G.
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Posté Le : 01/02/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Hassan Gherab
Source : www.latribune-online.com